THE VERMIN POETS – Poets of England

Le rock’n’roll comme définition existentielle

(Damaged Goods 2010)

A l’heure où Billy Childish commence seulement à recevoir un peu de la reconnaissance qu’il mérite après une carrière artistique prolifique de plus de trente ans, il vient de créer un nouveau groupe avec Neil Palmer (le chanteur de The Fire Department), qui occupe la place la plus importante sur ce Poets of England : Palmer assure le chant et les parties de guitare sur la totalité de l’album, alors que la batterie est assurée par Wolf Howard et Julia Hamper.

Hormis quelques chœurs, Childish se concentre donc uniquement sur la basse ; qui est mixée très haut sur certaines pistes : elle explose véritablement dès la première piste, « Spartan Dregg », et de la même façon très régulièrement dans l’album (« Vermin Poets », « Grandfathery »). La base rythmique du groupe est proprement infaillible, et les chœurs à l’enthousiasme communicatif sont assurés avec savoir-faire et précision.

Certaines chansons possèdent des ressemblances plus que troublantes avec des morceaux des Kinks, des Small Faces ou des Who (les chœurs de « Baby Booming Bastards » qui rappellent ceux d’« A Quick One While He’s Away »), le riff de « Poets of England » … Le jeu de guitare, s’il recycle parfois des éléments déjà entendus, est cependant remarquable d’efficacité et de justesse : les solos livrés ici sont des modèles du genre. Si les parentés avec des groupes anglais sont nombreuses et l’inspiration semble parfois limitée (on pense à « Baby Booming Bastards », agréable mais indéniablement trop long), Poets of  England propose néanmoins un ensemble de chansons agréables au son irréprochable. Quelques chansons réjouissantes de ce disque trouvent en effet instantanément leur place aux côtés des grands morceaux de rock’n’roll venus d’Angleterre. L’introduction de « Grandfathery » prouve, si besoin était, que le groupe n’accorde que peu d’importance à la pose rock’n’roll avec son introduction chantée en falsetto : « My greatgreat grandfather couldn’t write his own name, he was invisible, and I’m feeling quite the same »

Elément moteur du groupe, Palmer règne sur ce disque avec une flamboyance jamais démentie : son chant remarquable à la diction so british  est une pure merveille, et ses attaques de guitare sont à faire écouter à tous les groupes de rock’n’roll du monde (« Grandfathery », « She’s got ears », « Arthur was a Gun Runner », « Eye of The Sparrow »). D’un bout à l’autre de l’album, ses envolées vocales sont géniales (« Spartan Dregg »« The Sun Was The Beginning of The Morning »). « Spartan dregg » est une piste parfaite et Palmer apporte aux paroles de l’extraordinaire morceau « Like Poets Often Do » une authenticité douloureuse : « I’m just starting to see properly / after using almost of half my life / it’s part of being self-destructive »… Hors du temps et des modes, cette piste restera l’un des hymnes rock’n’roll de l’année.

Avec ce premier album, The Vermin Poets s’inscrivent dans la longue lignée de groupes britanniques de grande classe, et parviennent à fusionner l’enthousiasme rock’n’roll et une élégance romantique pour livrer un disque marquant.

 

 

Liste des chansons :

  1. Spartan Dregg *
  2. Eye of the Sparrow
  3. Like Poets Often Do *
  4. Baby Booming Bastards
  5. Grandfathery *
  6. She’s got ears
  7. Arthur was a gun runner
  8. Musical Pamphlet
  9. Poets of England
  10. Cup of Deadly Cheer *
  11. The Sun was the beginning of the morning *

The Vermin Poets sur MySpace : www.myspace.com/theverminpoets

 

Vidéo : 

“Like Poets Often Do”

 
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Infrason
Invité
19 décembre 2010 3 h 56 min

Que Dieu bénisse Billy Childish !

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