PARQUET COURTS – Sunbathing Animal

Bêtes de foire

(What’s Your Rupture ? 2014)

En un album (vous nous permettrez de mettre de côté la cassette American Specialties, sans grand intérêt), les new-yorkais de Parquet Courts sont parvenus a être un des groupes les plus appréciés de la scène rock indé, parvenant un concilier le public garage DIY et les hipsters de la scène Pitchfork. Light Up Gold, avec ses chansons punk aux textes mordants est un classique instantané auquel le groupe a décidé d’ajouter une suite rapidement, afin de battre le fer tant qu’il était chaud.  

Après un court interlude avec l’EP Tally All The Things You Broke (signé Parkay Quarts, leur double démoniaque), le quatuor est ainsi revenu avec Sunbathing Animal, un disque où les musiciens se questionnent autant sur leur statut d’artiste que de la notion de liberté dans l’art. “Pas très punk, comme attitude” diront ceux qui ne jurent que par les chansons rapides aux paroles revendicatives, mais Parquet Courts sont bien trop malins pour se laisser coller des étiquettes.

Alors que depuis deux ans leur calendrier est frénétique, Parquet Courts ont décidé de ralentir. Seule quatre chansons sont jouées sur un tempo enlevé : la formidable “Black And White”, la scie “Always Back In Town”, la frénétique “Sunbathing Animal” et la haletante “Ducking And Dodging”. Une façon pour le groupe de mettre en avant ses textes et d’explorer en profondeur des thématiques qui lui sont chères.

Le coeur de “Sunbathing Animal”, c’est la réflexion sur la célébrité et ses conséquences, sur le statut du musicien en tant que bête de foire qu’on exhibe. La parabole du chat qui bronze derrière la fenêtre, cet animal heureux, nourri, mais captif, est au coeur de la pensée de l’album. Parquet Courts sont devenus un groupe populaire, mais en gagnant en envergure le groupe a le sentiment d’avoir perdu sa liberté. Les obligations sont nombreuses, la proximité avec les fans moindre, le groupe s’est professionnalisé, le hobby de musicien devenant un emploi à plein temps.  

Ce constat désabusé colore l’album d’une teinte grisâtre qui sied à la perfection aux chansons d’Andrew Savage et Austin Brown. Sur un ton mi-désabusé, mi-cynique, le duo de chanteurs envoie des textes morbides (“Bodies Made Of”, “Black And White”), voire dépressifs (“Instant Disassembly”) sur des mélodies incroyablement accrocheuses, dans un registre qui cite à la fois Pavement, Television et l’inévitable Jonathan Richman. Parmi ce bouquet de chansons, “Dear Ramona”, ode à une jeune femme mystérieuse, est sans doute la plus marquante car elle incarne à la perfection le nouveau visage de Parquet Courts, celui d’un groupe de musiciens qui assument leur statuts de songwriters. Pas très punk, certes, mais tellement beau.

 

 

Tracklisting

1. Bodies Made Of *
2. Black And White *
3. Dear Ramona *
4. What Colour Is Blood ?
5. Vienna II
6. Always Back In Town *
7. She’s Rolling
8. Sunbathing Animal
9. Up All Night
10. Instant Disassembly *
11. Ducking And Dodging *
12. Raw Milk
13. Into The Garden

 

 

Vidéos

“Dear Ramona” (live à KEXP)

“Black & White” (live à KEXP)

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