HOWARD ELLIOTT PAYNE – Bright Light Ballads

Old school folk

(Move City Records 2009)

Trois ans après la dissolution des Stands, groupe folk-rock de Liverpool à l’insuccès chronique, son leader Howie Payne fait un retour remarquable avec son premier album solo. Personnage central de la scène rock de Liverpool des années 2000, Payne est aujourd’hui plus connu du grand public pour ses affiliations familiales (son frère Sean est batteur des Zutons, sa sœur Candie est une prometteuse chanteuse soul) que pour son talent propre.

On imagine mal Bright Light Ballads faire sortir le songwriter de l’anonymat avec son folk introspectif et son ambiance d’un autre temps. Il y a 40 ans, quand le monde vibrait au son de Crosby, Stills & Nash et de Dylan, Payne aurait eu sa place à l’affiche de Woodstock et vendu des millions d’albums. Aujourd’hui, sa musique est un anachronisme, et tout aussi magnifique qu’elle soit, elle semble le condamner à la confidentialité. Howie Payne est un songwriter à l’ancienne qui compose des chansons accompagné d’une simple guitare. Personnage solitaire, dénué de la fantaisie d’un Devendra Banhart ou d’un Adam Green, on peut juger qu’il manque de personnalité, mais son talent  se situe dans sa simplicité et sa sobriété.

On a jadis reproché aux albums des Stands de trop sonner comme du Neil Young – la référence revendiquée de Payne. Si Bright Light Ballads pourrait susciter les mêmes remarques sur de nombreux morceaux, on y entend Payne s’épanouir en tant que conteur romantique. Dans une ambiance feutrée, introspective, le chanteur livre quelques morceaux superbes qui, comme l’indique le titre de l’album, sont tous des ballades (les rockers purs peuvent passer leur chemin).

Payne possède tout l’éventail du folkeux de tradition : ballades acoustiques aux arpèges cristallins (“Dangling Threads”, “Until Morning”, “Walk By My side”), morceaux à la chaleur country (“Seven Years” avec sa slide, son violon et les harmonies de Candie Payne, “I Just Want To Spend Some Time With You” et sa pedal steel façon Nashville Skyline, “Underneath The Sun Rising”). Parmi cette collection de chansons qui lorgnent invariablement vers le sud des USA, certaines sont des véritables chefs d’œuvre de finesse et de délicatesse. Howie Payne sait composer des belles mélodies et les interpréter avec intensité. Notons au passage que l’album a été produit par Ethan Johns (qui tient aussi la batterie et joue des instruments aussi divers que la mandoline et le banjo), l’homme qui avait conféré cette authenticité au premier album des Kings Of Leon. Il a su donner à Payne les moyens de sonner juste.

Pour “Come Down Easy”, “I Just Want To Spend Some Time With You” et tous les beaux moments que comporte l’album, les amateurs de folk à l’ancienne, de Dylan, des productions solo de Neil Young et Stephen Stills devraient apprécier ce Bright Light Ballads.

  

 

Tracklisting :

  1. Dangling Threads *
  2. Come Down Easy *
  3. Seven Years
  4. Until Morning
  5. Summer Has Passed
  6. I Just Want To Spend Some Time With You *
  7. You Can’t Hurt Me Anymore
  8. Walk By My Side *
  9. Underneath The Sun Rising
  10. Lay Down Your Tune For Me

Le myspace d’Howie Payne : www.myspace.com/howardeliottpayne

 

Vidéos :

“Underneath the Sun Rising”

 
 
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5 Commentaires
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John the revelator
Invité
John the revelator
19 octobre 2009 8 h 27 min

Effectivement, il est fortement influencé par Neil young et semble un peu “bloqué dans le passé”, mais les mélodies sont vraiment sympas. Bref, merci Eric (et mort aux commentaires sur M*se!).

Olivier
Invité
Olivier
22 octobre 2009 3 h 27 min

Je l’ai écouté et verdict, c’est une vraie merveille, une pépite comme on en fait plus ! Un TRES GRAND album, le dernier en date de ce style était le Howl de BRMC. Foncez ! Il ne faudrait pas
passer à côté d’un album comme ça!

Monzoeil
Invité
24 octobre 2009 5 h 11 min

until morning, complètement dylanesque jusqu’au bout des ongles ! Et pourquoi pas, merde !!!

laetitia
Invité
laetitia
25 octobre 2009 7 h 05 min

Tellement dylanesque que j’ai cru que “Come down esay” était une reprise de “In my time of dyin’ ” qu’il reprenait lui aussi sur son premier album.

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