Alors que la chronique de l’album se fait toujours attendre, notre envoyé spécial à Londres (Jordan) nous rappelle à quel point The Soft Pack est un des groupes les plus
enthousiasmants du moment.
C’est sur un bateau qui aurait pu accueillir « Radio Rock » du film Good Morning England que les Soft Pack ont donné le dernier concert de leur tournée sur le vieux continent. Ils défendaient alors leur premier album éponyme sous leur nouveau nom, après avoir abandonné The Muslims,(pour des raisons dont on n’a que faire sur PlanetGong).
Tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce concert un vrai moment de galère pour le quatuor de San Diego. Obligés de jouer sur 5 mètres carrés à tout casser, avec une sono déplorable et un plafond n’excédant le mètre soixante, ils ne se sont pourtant pas dégonflés. Après un « Pull Out » (morceau préféré du groupe) chanté courageusement avec un public à 10 cm du micro et des serveuses qui passent devant pour récupérer les cadavres de bières, ils ont enchainé les chansons punk de leur répertoire sans répit. Puisant à la fois dans leur précédent opus, quant ils n’étaient encore que les Muslims, ou dans le catalogue actuel, ils ont joué en vrac « Down on loving », « Move Along », « Extinction », « Right or Wrong », « Answer To Yourself »…
Alors qu’en novembre dernier, ils n’avaient réuni qu’une cinquantaine de personnes au Barfly, cette fois-ci, le public a répondu à l’appel, allant jusqu’à chanter les chœurs de « Bright Side », un morceau qui remonte à 2008. On apprécie à ce moment, l’effet de bombe à retardement qu’a eu le premier album, sorti il y a près de deux ans.
Ce soir, toutes les chansons sont assumées par le groupe comme des petits trophées indie. L’énergie, qui parfois manque au second album, est ici tout à fait de mise ; Elle permet de redécouvrir certains morceaux qui passaient un temps pour du remplissage. À l’aise, enfin, ils offrent une chanson inédite sur fond de larsen lancinant rappelant des Black Lips qui seraient allés à l’université. Une bouteille de Jack Daniels offerte à l’audience et trois merci plus tard, ils disparaissent dans une cale du bateau, laissant le public comme d’heureux zombies, avec les oreilles dans le coton pour les cinq prochaines heures.
A mi-chemin entre The Replacements et Gang Of Four, les Soft Pack ont cette énergie en live et ce sens de la mélodie dans les compos qui manquent à beaucoup. Leur look ne leur assurera peut être pas toutes les groupies du monde (quoique) et un succès mainstream (à quoi bon), mais à ce rythme, et prolifiques comme ils sont, on ne donne pas cher de leur anonymat.