(Alive Records 2011)
En 2011 est sorti le premier disque solo de James Leg, un chanteur qui s’affirme comme un des artistes les plus actifs de la scène blues-rock de ces dernières années : en plus des albums qu’il a enregistrés avec Black Diamond Heavies, il avait rejoint le Cut In The Hill Gang de Johnny Walker pour Mean Black Cat, le deuxième album, sorti à la fin de l’année 2010. Pour Solitary Pleasure, James Leg a recruté le batteur Andrew Jody – qui l’accompagne désormais en tournée – et quelques autres artistes qui apportent une touche différente du reste de sa discographie à cet album (la guitare sur « Do how you wanna », un trombone et un saxophone sur « No Licence » et « Whatever it takes »).
James Leg a écrit lui-même la plupart des chansons de l’album : seules « Fire and brimstone » et « Drinkin’ too much » sont des reprises ; il semble que James Leg n’ait pas eu à trop forcer sa nature pour incarner de façon parfaite la seconde de ces chansons. La piste assez déconcertante « Nobody’s fault » est une belle réussite sur laquelle la voix de James Leg se démène sur un piano honky-tonk saisissant. En fin d’album et dans le même registre, « No time to tarry » et son ambiance de saloon – ou de claque – sont un pur régal. La chanson « No Licence (song for the caged bird) » est réussie dès les premières lignes de texte : « Baby I am sorry that they put you in jail », « Fire and brimstone » (une reprise de Link Wray) tient les romesses de son titre et possède une ligne de clavier mémorable, comme pouvait l’être celle de « Make some time » sur le deuxième LP des Black Diamond Heavies. Solitary pleasure contient des pistes en revanche nettement plus discutables : « Georgia » à la rythmique très lourde, et qui ne parvient pas à s’affranchir de cette base – la chanson souffre en outre d’une longueur excessive et peine à s’achever, ou « Whatever it takes », dont la première partie reprend la formule de « Nobody’s fault », mais qui s’égare un peu en route.
Ce disque s’adresse à tous ceux qui ont apprécié les chansons rock’n’roll rugueuses des Black Diamond Heavies et chez qui la voix sépulcrale de James Leg éveille quelque chose d’animal. Dès les premières mesures de « Have to get it on », difficile de ne pas être emballé par la puissance qui se dégage de la musique de ce duo. James Leg mène une vie d’intégriste rock’n’roll (les spectateurs de son premier concert lors du festival de Binic 2011 se souviendront à jamais de sa performance) et enchaîne les sorties de disques pleines de caractères, ce qui est la marque d’un artiste indispensable.
Liste des chansons :
- Have to get it on *
- Do how you wanna
- Nobody’s fault *
- No licence (song for the caged bird)
- Georgia
- Fire and brimstone
- Whatever it takes
- Drowning in fire
- Drinkin’ too much *
- No time to tarry *
Vidéo :
“Drinkin’ Too Much”
Vinyle :