(Philips 1971)
Cet album n’en est pas vraiment un. Bande originale d’un documentaire de Jérome Lapperousaz sur le “Continental Circus”, course de motos itinérante faisant le tour des circuits d’Europe, ce disque est composé de quatre pistes dont deux morceaux originaux (les deux autres sont des extraits du film et une version instrumentale du morceau “Blues For Findlay”).
Cet album est resté dans les mémoires pour plusieurs raisons : d’abord, il s’agit du premier disque officiel de Gong (l’excellent Magick Brother, premier album de Daevid Allen après son départ de Soft Machine était signé Daevid Allen & Gilli Smyth et non Gong dans les premiers pressages), de plus, cet album a eu un grand succès au près des motards qui l’ont érigé au rang de culte (tout comme le long métrage). Gong fut ainsi en France, et de façon assez improbable, un groupe prisé des bikers, à la façon de Steppenwolf.
Le morceau “Blues For Findlay”, de par son rythme lancinant et les soli de guitare glissando, demeure la meilleure évocation jamais enregistrée d’une course de deux roues. La rythmique sonne comme le moteur vrombissant d’un gros cube et autorise toutes les prises de risque, notamment ce monumental duel saxophone / guitare auquel Didier Malherbe et Daevid Allen se livrent. Pour le moins décoiffant. Ce morceau de bravoure d’un quart d’heure possède un souffle épique que le solo de guitare énervé – qui dure la totalité du morceau – illumine, dévoilant un Gong rock’n’roll bien loin de celui de la trilogie Radio Gnome Invisible.
Agostini, can you see me ? Gonna catch you later oh yeah
(“Blues For Findlay”)
What You Want”, guidé par la basse hantée de Christian Tritsch groove dans la même catégorie et achève de rendre ce disque indispensable. On retrouvera d’ailleurs ce morceau un peu plus tard sous un autre nom (“Fohat Dig Holes In Space”) dans le deuxième album de Gong sorti en 1971, Camembert Electrique, album psychédélique entre Soft Machine et Pink Floyd de Syd Barrett. La même année, le groupe le plus déjanté de l’histoire du rock accompagna Dashiell Hedayat pour son Obsolète, chef d’oeuvre du rock français et Daevid Allen se fendit par ailleurs d’un plaisant album solo, Bananamoon…
Celui qui se surnommait Dingo Virgin ou Bert Camembert marchait sur l’eau cette année là. Gong était alors un groupe psyché, loin de l’image prog rock planante qu’on lui attribue, et n’avait aucun rival dans sa catégorie.
Tracklisting :
Face A:
1. Blues For Findlay *
2. Continental Circus World
Face B:
3. What Do You Want? *
4. Blues For Findlay (Instrumental)
Le site officiel de Gong : www.planetgong.co.uk
Le disque sur Deezer : www.deezer.com/fr/#music/gong/continental-circus-493405
Vidéos :
“What Do You Want ?”
Vinyle :