(2016)
“bloodbath & beyond is a supergroup formed by la studio musicians cunningham, kip kanaveral, and alan jenkins. (bass on track 5 by flea)”
Voici les seules infos disponibles sur ce mystérieux album et le groupe qui en est l’auteur. Paru en 2016 dans les tréfonds d’Internet, découvert par Jonathan Rado de Foxygen qui a partagé sa trouvaille sur Twitter, plusieurs rumeurs courent à son sujet. Certain·es prétendent qu’il s’agit des enregistrements d’une session qui aurait réuni Paul McCartney, Captain Beefheart et Frank Zappa en 1966. McCartney aurait toqué à la porte de Zappa pendant une redescente de théine, et Zappa et Beefheart auraient saisi cette opportunité pour pervertir le Beatle dont la vie aurait alors changé à tout jamais (les historiens estiment que c’est à peu près à cette période qu’il a commencé à consommer son thé en intraveineuse, à écouter du John Cage et à essayer des trucs bizarres au studio d’Abbey Road).
D’autres s’appuient sur la mention de Flea dans les crédits pour affirmer qu’il s’agirait des seuls bons morceaux jamais enregistrés par les Red Hot Chili Peppers. Ces derniers, décontenancés, se seraient empressés de faire disparaître les preuves par crainte de décevoir leurs fans ; c’était sans compter sur l’un des agents de la CIA qui utilisait leur musique pour torturer des détenus à Guantanamo, aurait retrouvé les bandes honnies à cette occasion et les aurait fait fuiter anonymement sur le dark web. De prétendus “experts” pensent enfin qu’il s’agirait du résultat d’une soirée un peu trop arrosée entre Jonathan Rado, les Lemon Twigs et Kevin Basko (Rubber Band Gun). Nous pensons toutefois que ces experts manquent de sérieux et d’imagination.
Quelle que soit la vérité concernant ces enregistrements mythiques, il est certain qu’il s’agit là de l’œuvre d’artistes au sommet de leur art. Chaque morceau est un pur plaisir auditif : les harmonies vocales de “Wello” semblent provenir d’un chœur céleste, les constructions complexes de “Bloodbath & Beyond” ou de “West Virginia”, directement inspirées de symphonies de Mozart, sont étudiées secrètement dans les conservatoires du monde entier, le solo de basse de Flea sur “Alan Jenkins” a marqué à jamais l’histoire de cet instrument (c’est la première fois que des humains non-bassistes ont entendu le son d’une basse autrement qu’en l’isolant au moyen d’une IA très sophistiquée), “Coffee” bouleverse par la justesse de ses paroles (“Coffeeeeeee / Coffee is the devil, Coffee is the devil”, déchirant), “Is This A Blues?” révolutionne un genre usé jusqu’à la corde depuis près de 100 ans, “Girlfriend” donne à entendre l’une des représentations les plus troublantes de l’amour frustré entendues à ce jour et les expérimentations sonores de “Cunningham” sont désormais utilisées par les vendeurs de chaînes hifi pour refourguer leur camelote. Il se dit d’ailleurs que plus personne n’a entendu une note de Dark Side of the Moon depuis la publication de Blood Bath & Beyond, car les seules personnes qui appréciaient ce disque étaient les vendeurs de chaînes hifi, lesquels n’y trouvent aujourd’hui plus le moindre intérêt, comme le reste de l’humanité avant eux.
La rédaction de PlanetGong vous invite donc à découvrir Bloodbath & Beyond et lance à l’occasion de cette chronique un grand jeu concours : nous offrirons la rondelette somme de 646.52 euros (mon RSA du mois d’août) à la personne qui obtiendra des informations fiables et vérifiées concernant l’identité des véritables auteurs de ce chef d’oeuvre intemporel.
Tracklisting :
- Kip Kanaveral
- Bloodbath & Beyond
- Wello
- West Virginia
- Alan Jenkins
- Backup Man
- Coffee
- Is This A Blues?
- Girlfriend
- Cunningham
