MOON DUO – Escape

Toxique

(Woodsist ; 2010)

Le groupe Moon Duo est un duo (si, si) formé par Ripley Johnson (membre des Wooden Shjips) et Sanae Yamada à San Francisco dans le courant de l’année 2009. Après une paire d’EP sortis par Sick Thirst, puis Sacred Bones, le groupe vient de sortir ce premier excellent album chez Woodsist, un des meilleurs labels nord-américains des deux dernières années.

Le groupe s’appuie sur une frappe hypnotique martelée : par cet aspect, on a eu tendance à remarquer chez ce groupe  l’influence de NEU ! . Ce rapprochement est justifié, si l’on se contente d’évoquer l’aspect robotique des percussions. Ce parenté avec le Krautrock est particulièrement visible sur le dernier morceau du disque, « Escape », qui est différent des trois autres pistes proposées ici. Cette rythmique assommante est appuyée par une production dense, qui ne laisse aucun espace libre.

Les murs de guitares sont renforcés par le clavier, qui porte l’ensemble à la limite de la saturation. L’atmosphère globale est oppressante, irrespirable, et ce dès la première piste de l’album « Motorcycle, I love you ». Les solos qui ponctuent la plupart des morceaux se lancent dans des notes aiguës et saturés, pour s’achever dans un amas bruitiste. Les morceaux sont longs (près de sept minutes, en moyenne) et travaillent l’auditeur, jusqu’à devenir une évidence. La voix de Johnson ne recherche pas ici à réaliser de performance : elle est constamment brouillée, et Johnson ne chante réellement que sur « Escape ».

Le riff de « Stumbling 22nd Street  » rappelle les premiers morceaux des Stooges, et « In the trees» aurait pu sans problème se trouver sur Phoenix, l’extraordinaire album des Warlocks.  Moon Duo se place dans la lignée des groupes bruitistes de la côte Ouest des Etats-Unis : la musique de ce groupe est sombre et prenante, et incite plus à des soirées de débauche qu’à une promenade au bord de la mer, par une journée ensoleillée.

« Escape », la dernière piste de l’album, est aussi la plus lente : elle apporte un calme relatif à ce disque traumatisant. Les amateurs du genre peuvent se réjouir de la sortie de cet album inspiré et réalisé avec beaucoup de maîtrise, et attendre la fin de l’été avec un bon disque.

 

 

Liste des chansons :

1. Motorcycle, I love you
2. In the trees *
3. Stumbling 22nd Street *
4. Escape

Moon Duo sur MySpace : www.myspace.com/moonduo

 

Vidéos :

“Motorcycle I Love You” 

 
 

 

Vinyle : 

 

  1. Décidément, je ne comprendrai jamais l’intérêt suscité par les Wooden Shjips & co… Pourtant je suis un fervent amateur du genre, mais je trouve ce qu’ils font désespérément plat et amorphe,
    ennuyeux à défaut d’être hypnotique. Celui-ci est tout de même un poil moins chiant que ce qu’ont pondu les Wooden Shjips l’an passé, mais c’est tout. Désolé ^^

     

    Dans une veine assez proche, le Sun… broken de Mugstar sorti cette année est nettement plus excitant. A mon humble avis

  2. Trés jolie sélection, le début de l’abum est repoussoir et globalement il n’est pas si facile. Le genre de truc qui peu faire louper l’album. Tout à fait d’accord les morceaux 2 et 3 sont
    excellent. Pour le premier morceau je trouve la première phase raté, le mélange rif répété lourd et voix ne marche pas. J’ai failli laisser tomber et heureusement les “solo” de guitare vienent
    prendre la relève. Un peu facile mais le mélange riff en mur sonore et le solo est suffisement fascinant pour accrocher jusqu’au morceau 2 qui est une claque. Le dernier morceau est un peu un
    cheveu dans la soupe tel que l’album est fait, mais un bon morceau quand même. Bravo belle sélection et bonne chronique.

  3. Ha oui, et d’accord aussi pour Wooden Shjips, un peu chiant de ce que j’ai écouté après avoir écouté ce Moon Duo. Et aussi que le Mugstar 2010 est pas mal mais franchement c’estpas au même
    niveau. Le Moon Duo 2011… Bon je vais plutôt commenter sa chronique sur le site.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.