PURLING HISS – Drag On Girard

Déambulation hallucinée

(Drag City 2023)

Amis de la fuzz, bonjour. Purling Hiss, groupe de Philadelphie spécialisé dans la powerpop baignée dans un lit de distorsion revient après sept ans d’absence.

Mais que faisait Polizze ? On n’avait plus de nouvelles de son groupe depuis 2016 et l’excellent High Bias. Certes, le guitariste avait sorti en 2020 un album solo, enregistré en compagnie de Kurt Vile (Long Lost Solace Friend). Un disque agréable mais un peu noyé dans la masse de disques acoustiques publiés durant cette année de confinement. En 2021, Mike Polizze avait repris son rôle de guitar hero au sein du groupe garage-psychédélique Birds Of Maya pour un album surpuissant assez inespéré (Valdez), mais on se languissait du retour de Purling Hiss, power-trio au sein du quel ses talents de songwriter et de guitariste se conjuguent à perfection. 

Voici qu’arrive Drag On Girard (dont le titre fait référence à Stephen Girard – et non René -, philanthrope qui a donné son nom à une avenue célèbre de Philadelphie) qui pourrait bien être l’album qui fait passer Purling Hiss au niveau supérieur. On y retrouve ce qui fait le charme du groupe : des mélodies pop enrobées de distorsion à tous étages, à la façon de Dinosaur Jr. L’album possède un côté powerpop crasseux qui nous rappelle par moments des groupes tels que Outrageous Cherry de Detroit (sur “Something In My Mind”) ou Guided By Voices (“Yer All In My Dreams”) et même, quand le tempo ralentit, des artistes plus doux tels que Sonny Smith (“When the End is Over”) mais l’affaire devient vraiment intéressante dès que Polizze ouvre la boîte à riffs. 

Dès “Baby” et sa frénétique descente d’accords martelés doublée d’un riff cinglant, Purling Hiss touche à quelque chose de viscéral. Une immédiateté, un sens du rock’n’roll qui explose dans des volutes de distorsion qu’on avait un peu perdu l’habitude d’entendre. Ça dégueule de fuzz dans tous les sens, ça va même marcher sur les plates-bandes de grands dégénérés tels que Timmy Vulgar (“Stay With Us”). La fin d’album est prodigieuse, avec deux morceau de plus de huit minutes qui tournent autour de riffs de guitare hypnotiques. Sur “Drag On Girard”, récit d’une déambulation hallucinée, le moment où, au fond du groove et de la transe, Polizze explose dans un long solo de guitare labyrinthique, l’extase n’est pas loin. A peine le temps de reprendre son souffle qu’il remet ça avec “Shining Gilded Boulevard”, morceau qui compte sur 8 minutes 54 de morceau au moins 8 minutes 30 de solo. C’est beau, jamais chiant comme un jam-band lambda, et surtout annonciateur de concerts dantesques. Notre disque du printemps. 

 

Tracklisting

  1. Yer All In My Dreams *
  2. Something in My Basement
  3. Baby *
  4. Out the Door
  5. When the End is Over
  6. Stay With Us
  7. Drag On Girard *
  8. Shining Gilded Boulevard * 

 

Vidéos

“Baby”

“Shining Gilded Boulevard”

 

 

 

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