KULA SHAKER – Peasants, Pigs & Astronauts

Un classique oublié?

(Columbia 1999)

Il y a une terrible méprise concernant Kula Shaker. Ce groupe phare du mouvement Britpop – avec Blur, Oasis, Pulp et Supergrass – est aujourd’hui raillé de toutes parts. Il le fut aussi à la sortie de cet album injustement dénigré.

Peasants, Pigs And Astronauts est certainement le disque le plus ambitieux de la fin des années 90. Tentant de mêler, à l’image des Beatles/Stones période 66-67, le rock psychédélique anglais et la musique indienne, Kula Shaker a tenté un pari osé. En s’associant à Bob Ezrin, mythique producteur de Pink floyd sur The Wall et pygmalion d’Alice Cooper dans sa meilleure période, le groupe de Crispian Mills s’est donné les moyens de réussir. Le son sur cet album est tout simplement énorme, empli d’effets kaléidoscopiques et d’instruments exotiques (tabla, shenai, sarangi, sitar) qui lui confèrent une étrangeté et un côté intemporel.

Très en forme, Kula Shaker signe ses meilleures compositions sur cet album avec des titres tels que l’ouverture “Great Hosannah” aux choeurs envoûtants, ce “S.O.S” aux riff garage cinglant ou la tubesque “108 Battles (Of The Mind)” qui n’auraient pas déparé dans la collection Pebbles ou le coffret Nuggets 2. Des chansons bien plus percutantes que les planantes “Mystical Machine Gun” et “Shower Your Love” que le groupe (ou plus certainement son label) a décidé de publier en single, ce qui a accentué son image de doux hippies mystiques auprès du grand public.

Cet album mérite de figurer aux côtés des autres classiques de musique psychédélique tels que The Piper At The Gates Of Dawn de Pink Floyd ou Ogden’s Nut Gone Flake des Small Faces. A vrai dire ces albums se ressemblent dans l’approche – naïve – et dans l’immédiateté des morceaux. Bien sûr on pourra reprocher à Kula Shaker la production emphatique d’Ezrin (“boursoufflée” diront même certains) ou encore les quelques passages lents dits “contemplatifs” avec tablas, sitar et tout le toutim mais bon… ce disque regorge d’idées, de riffs, de mélodies et envoie directement le cerveau de l’auditeur dans une autre dimension.

La dissolution du groupe après le relatif échec de cet album (n°8 dans les charts UK après le n°1 du premier album K) ne fait qu’attiser un sentiment de gâchis. La nouvelle vague de groupes dits “psychédéliques” tels que The Music, sans âme, nous rend aujourd’hui cet album encore plus indispensable.

 www.kulashaker.co.uk

 

 

Tracklisting :

1. Great Hosannah   *
2. SOS  *
3. Mystical Machine Gun
4. Radhe Radhe
5. I’m Still Here
6. Shower Your Love
7. 108 Battles (Of The Mind)   *
8. Sound of Drums
9. Timeworm
10. Last Farewell
11. Golden Avatar
12. Namami Nanda Nandana

 

Vidéos :

“Great Hosannah” (live à Later With Jools)

 
“Sound Of Drums”
 

Un documentaire sur l’histoire du disque :

 

 

Vinyle :

Une belle photo, avec comme touche de fantaisie le nom du groupe en relief sur la pochette.

Kula Shaker - Peasant Pigs & Astronauts

  1. Bon album sentant la “britpop” à plein nez.
    “Shower your love” est le genre de pop-song ultime.
    Tout droit sorti des doigts de Lennon-Macca.

  2. ils reviennent ? ah ?

    c’est clair que c’était bien cool…"great hosannah" est vraiment une des meilleures chansons tous temps et toutes époques confondues…
    un peu just tout de meme pour ranger l’ensemble a coté de pink floyd…

    bien cool ton site sinon..quelle prose pour déchirer le nouveau red hot…bravo 😉

    check le notre: http://www.pafpaf.org

    bye

    xavier

  3. Kula est un de mes groupes cultes ! ils se passe pas une semaine sans que j’écoute une des leurs morceaux !

    Et malheureusement en plus de ne pas passer sur les ondes, je rappellerai que R&F n’a même pas chroniqué leur dernier album…

    1. Sur ce coup là on ne peut pas trop en vouloir à R&F, le disque n’est pas sorti en France. Le groupe n’est d’ailleurs pas passé en France lors de sa tournée (alors qu’il est allé en Belgique par
      exemple)…

      R&F parlent de temps en temps (mais assez rarement) de disques en import, ils n’ont pas chroniqué celui-ci malheureusement. Par ailleurs, il ne me semble qu’aucun magazine papier français n’a
      parlé de Strangefolk. Triste France…

  4. C’est marrant parce que j’avais perdu de vue ce groupe après leur premier album… et je découvre PEASANTS, PIG & ASTRONAUTS grâce à ta chronique et force est de constater que le groupe
    balance! C’est très emphatique, parfois un peu lourd dans le genre “psyché indien George Harrison partouze avec Uriah Heep et Deep Purple”, mais vraiment jouissif par moments! Une prod crystalline,
    une guitare aux sonorités variées, une rythmique entraînante.

    Donc en effet, un album et un groupe sous-estimés, méprisés dans les suites de cette histoire de swastika et les propos pour le moins maladroits voire tendencieux de Crispian Mills… Mais il
    serait dommage de passer à côté de cet album! Merci à Planet Gong de le réhabiliter!!

    SysT

    1. C’est marrant, parce qu’ils viennent d’annoncer la sortie prochaine de leur 4e album. Si tu as aimé Peasant, Pigs & Astronauts (qui ressort ces jours-ci en édition Deluxe pour fêter ses 10 ans), il faut absolument que tu te procures Strangefolk, leur superbe album de 2008.

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