(Tin Angel 2021)
C’est un secret de polichinelle : la scène rock australienne est la plus enthousiasmante à suivre depuis quelques années pour les amateurs de punk sauvage, de rock garage enlevé et de musique psychédélique déviante.
Clamm, trio garage-punk originaire de Melbourne, est ainsi le dernier groupe en date à envoyer tous les compteurs dans le rouge pour le plaisir de nos esgourdes parfois engourdies par le trop plein de guimauve. La formule du groupe est aussi simple qu’efficace : riffs de guitares tournoyants, basse bourdonnante, tempo qui ne retombe jamais, chant hurlé, production lo-fi à souhait.
Sur la maigre demi-heure que dure cet album, ces héritiers énervés d’Eddy Current Suppression Ring envoient dix morceaux d’une intensité redoutable sur lequel le chanteur Jack Summers scande avec vigueur toutes ces choses qui l’agacent (comme sur ce “Repress” où, à la façon des Ramones, tous les couplets débutent par “I dont’ want…” ou ce “Confused” où il reconnaît ne rien comprendre au monde qui l’entoure). On n’est pas dans de la poésie surréaliste à la Bob Dylan ou dans l’élévation spirituelle à la Leonard Cohen, certes, mais cette explosion d’énergie et de colère fait un bien fou.
Clamm pourrait n’être qu’un groupe braillard de plus, mais la réussite de l’album tient dans la composition de chansons qui montent en intensité et brillent par leur construction. On n’est pas chez Idles ou Slaves. Derrière les guitares saturées se cachent des véritables chansons et Clamm savent monter des grooves post-punk aussi variés que subtils. Il y a du Black Sabbath de “Paranoid” dans “Dogs”, du kraut-garage façon Oh Sees sur “Keystone Pols” et l’esprit de The Fall plane sur “Sucker Punch”. On approuve.
Tracklisting
- Liar
- Repress *
- Dog
- Beseech Me *
- Confused *
- Sucker Punch
- Keystone Pols *
- I Feel Better Now
- Cardiac Ablation
- Bossman
Vidéos
“Beseech Me”
“Keystone Pols”