(Fat Cat 2024)
Parfois, il suffit d’être au bon endroit au bon moment pour faire une découverte qui va changer son quotidien pour les mois à venir…
En ce qui concerne Holiday Ghosts, notre rencontre avec ce jeune groupe originaire de Falmouth (une ville tellement au sud des Cornouailles en Angleterre qu’elle est plus méridionale que Lille et quasiment à même latitude que Cherbourg) s’est faire un soir de concert à Rennes, pour un événement auquel on n’avait pas forcément prévu de passer, mais le nom du groupe et sa description sur l’affiche du concert avait assez de quoi intriguer pour nous pousser à aller dans la moiteur du Bistrot de la Cité.
45 minutes plus tard, nous étions conquis par ce groupe qui — comme tant d’autres — a choisi les groupes de la scène de Dunedin comme modèles. On parle évidemment de The Clean, The Bats, The Chills et toute cette clique de groupes post-punk qui, au début des années 80, a remis au centre de l’équation guitares carillonnantes, distorsion et mélodies pop quand le monde du rock et de la pop mainstream s’égarait dans des productions lisses. En 2025 comme en 1980, le do it yourself reste une nécessité pour nombre de groupes rock et l’esthétique proposée par cette bande d’amateurs éclairés demeure plus pertinente que jamais pour les groupes d’aujourd’hui.
La beauté de Holiday Ghosts, c’est que chacun des membres du groupe, de la batteuse Katja Rackin au guitariste et leader Sam Stacpoole, en passant par le bassiste Morgan Lloyd-Mathews et le guitariste Ben Nightingale, passe à un moment derrière le micro. Hydre à quatre têtes, le groupe possède ainsi quatre vocalistes qui apportent chacun leur style à l’ensemble. Ce n’est pas forcément audible sur disque mais (sauf quand c’est Katja Rackin qui chante) mais la chose est impressionnante à voir sur scène, d’autant que les musiciens sont plutôt virtuoses.
De retour à la maison, un disque sous le bras après cette claque scénique, on s’est plongé dans la discographie du groupe qui a déjà publié plusieurs albums depuis ses débuts en 2017. Après maintes écoutes, on s’est félicité de notre choix (jamais évident face à une table de merch quand on ne connaît des disques du groupe) : Coat Of Arms, son dernier en date, est sorti en 2024 et montre un groupe qui a atteint son plein potentiel. L’écriture est incisive, les chansons emballantes, le savoir-faire admirable. On avoue un faible pour les morceaux au tempo élevé (d’ailleurs, en ce sens, faire de la douce “Western Daylight” le morceau d’ouverture est un choix étonnant), dont certains sont de véritables tubes en puissance. “Big Congratulations” avec ses guitares tournoyantes et sa mélodie limpide est d’une beauté immédiate, la frénétique “Sublime Disconnect” évoque la ligne claire classieuse de Silver Synthetic, et le morceau-titre est un bonbon qu’on ne se lasse pas d’écouter et réécouter.
Quand le tempo retombe, la qualité ne baisse pas, avec des titres tels que la contemplative “Tired Eyes”, d’une classe folle, et la sublime ballade finale “Shoot For Peace” qui, pour notre bonheur, nous rappelle les Vivian Girls des débuts. Dix morceaux, dix réussites. Avec Coat Of Arms, Holiday Ghosts ont fait une entrée fracassante dans la liste des disques qui font souvent l’aller-retour sur notre platine.
Tracklisting
1. Western Daylight
2. Big Congratulations *
3. Dead Streets
4. Energy
5. Sublime Disconnect *
6. Coat of Arms *
7. Tired Eyes
8. Today’s Headlines *
9. I’m Still Here
10. Shoot for Peace
Vidéos
“Sublime Disconnect”
“Big Congratulations”
Vinyle
