WHIRLWIND HEAT – Flamingo Honey

10/10

(XL Recordings 2004)

Un batteur surexcité (Brad Holland), un bassiste impeccable (Steve Damstra), un chanteur qui fait des bruits bizarres au clavier – et parfois aussi avec un harmonica (David Swanson) – forment à eux trois ce groupe de Detroit. Oui, encore un groupe de Detroit, c’est pas original mais c’est comme ça.

Avant même la sortie de leur premier album, les Whirlwind Heat assuraient la première partie des White Stripes pendant leur tournée européenne 2003. Ceux qui y étaient s’en souviennent… Pour les autres, on explique : les trois compères passaient les ¾ d’heure de concert à se sauter dessus, à s’échanger (de façon plus ou moins concertée) leurs instruments, tout cela en interprétant leurs compos avec une prometteuse assurance. Pendant la même chanson, on pouvait assister à l’improbable spectacle de voir le chanteur se hisser sur les épaules du bassiste, qui lui-même partait s’emparer d’une des baguettes du batteur, qui abandonnait en courant sa batterie pour aller secouer le chanteur… Des concerts extraordinaires, que les Whirlwind Heat, intégristes dans leur approche live, ont livré pied au plancher, sans aucune pause, et qui ont régulièrement laissé le public dans un état plus que circonspect… abasourdi.

La sortie de Do Rabbits Wonder?, quelques mois plus tard (et produit par Jack White lui-même) a depuis confirmé tout le bien que l’on pensait du trio. Un peu plus d’une année après la sortie de cet album, paraît, toujours chez XL Recordings, leur nouvel opus, Flamingo Honey. Le concept en est on ne peut plus simple : 10 chansons; une minute par chanson, merci, bonsoir, on remballe tout. Mention spéciale pour la note de pochette, à encadrer: “Recorded, mixed and written at Grand Studios, Detroit, MI, on Dec 17, 2003“.

Whirlwind Heat apporte la solution à la question, classique et souvent fatale, rencontrée par les groupes dont le premier album s’était montré prometteur: “Que faire maintenant, sans risquer de se répéter et/ou de sortir une daube infâme qui ferait fuir nos quelques fans?”. La réponse apportée ici, paraît simple: on réserve un studio pour une journée, on y écrit les chansons, on les joue, on les enregistre, et on les envoie à la maison de disques. Si par un heureux hasard, il se trouve Brendan Benson dans le studio, engagez-le pour enregistrer et co-produire, vous ne prenez pas de gros risques.

Si les trois compères se sont imposés des contraintes de durée, ils sont restés totalement libres dans leur volonté d’explorer chacune des facettes de leur talent. A partir de la deuxième piste, chaque chanson contraste avec la précédente (parfois de façon saisissante) et emmène l’auditeur dans une direction totalement différente.  La ballade -solidement encadrée par une batterie martelée- “The Bone” qui ouvre l’album en douceur. La chanson suivante, “Meatpackers”, un punk-rock saturé et interprêtré avec une maîtrise impressionnante, précède “No Gums”, d’un style encore différent: un rythme saccadé et un solo de Moog qui restera comme un modèle du genre.

Cette incroyable technique d’assemblage de pistes (de style musicaux totalement différents) sera appliquée avec brio jusqu’au dernier morceau. Celui-ci, intitulé “Lazy morning”, est le morceau le plus intimiste du disque, interprété par le seul David Swanson, qui s’accompagnant lui-même au clavier, conclue de façon parfaite cet album unique.

 

 

Tracklisting :

1.    The Bone *
2.    The Meatpackers *
3.    No Gums
4.    H Is O *
5.    A Worms Coat *
6.    Muffles  *
7.    Flamingo Lawns
8.    Ice-Nine
9.    Pearl Earrings *
10.   Lazy Morning * 

 

Vidéo

“The Meatpackers”

 

Vinyle :

Le disque est un vinyle 10 pouces (25cm) gravé sur une seule face. La face B (visible ici) ne contient pas de musique mais des dessins à la con gravés par le groupe lui même dans le vinyle.

Whirlwind Heat - Flamingo Honey

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