GHOST WOMAN - Ghost Woman

(Full Time Hobby 2022)

Son premier EP sorti à l’été 2021 avait été une belle promesse. En trois morceaux, le canadien Evan Uschenko (qu’on avait déjà croisé dans le groupe du non moins excellent Michael Rault) tissait la toile d’un rock psychédélique lancinant mais porté par des guitares agressives.

Intitulé Last Echo’s, ce premier essai avait été enregistré dans une ferme à Alberta, repaire de l’artiste depuis 2016 et de ses premiers morceaux partagés sur internet. L’endroit a depuis disparu dans un incendie (et avec elle une partie du matériel du musicien). Conjuguez à cela une rupture amoureuse et un cambriolage de son van (encore du matos qui disparaît) et tous les ingrédients étaient réunis pour un album maussade ou misérabiliste. Bien au contraire, le premier album éponyme de Ghost Woman est empli d’une quiétude réconfortante, comme si le musicien nous disait “Don’t worry, it’s gonna be alright” tout en envoyant des chansons psychédéliques douces.

Le premier album de Ghost Woman est ainsi un disque contemplatif porté par des grooves lancinants à la saveur west coast, à l’image de “Along” ou de la douce “All The Time” qui pourrait être un titre de The West Coast Pop Art Experimental Band ou des Allah-Las. L’album contient quelques pépites garage 60s fabuleuses, comme “Do You” au riff de guitare suave ou l’agressive “Dead & Gone”. On se souvient alors de cette résurgence garage psychédélique du début des années 2010 et de groupes tels que People’s Temple ou Dead Ghosts. Une période de félicité qui n’a jamais dépassé les portes de l’underground, et qu’on est heureux de voir Ghost Woman perpétuer.

Le seul regret de l’album, finalement, c’est l’absence du titre “Demons”, qui figurait sur le premier EP du groupe. Un morceau nerveux qu’Evan Uschenko a sans doute préféré laisser de côté parce en raison de son agressivité qui jure avec le côté paisible de l’album.