Pour la deuxième fois de la semaine (après l’excellent passage de Lord Bishop Rocks lundi), retour au Thunderbird Lounge, meilleur bar de Saint-Etienne au niveau de la programmation musicale (loin devant tous leurs collègues). L’année dernière, l’association nerfs à Vifs avait fait venir Soledad Brothers et Bloody Hollies, ce soir ce sont les Demolition Doll Rods, également de Detroit, qui sont à l’affiche.
Les premiers à jouer sont les Cool Clebs, duo français, une femme (orgue, caisse claire, tambourin) et un homme (guitare électrique, chant). L’ambiance est résolument sixties, les plans musicaux plus ou moins ouvertement piqués dans Nuggets 1 & 2, l’orgue omniprésent. Même si l’on retrouve quelques défauts (une batterie complète ne pourrait faire que du bien), l’enthousiasme et les textes hilarants (en français et en anglais) parviennent à conquérir les quelques 35 personnes arrivées dès 21 heures. La soirée débute donc bien, avec cette bonne prestation des Cool Clebs, un groupe à suivre.
Arrivent ensuite les Demolition Doll Rods. Le groupe, formé d’anciens comparses de Mick Collins, comprend trois membres; le chant et la guitare rythmique sont assurés par une des deux filles, qui arbore un cache-cœur noir (qui ne cache pas grand-chose, pour ne pas dire rien du tout), la guitare solo (et les chœurs) est tenue par un jeune homme dont le costume (taillé sur mesure, assurément) laisse entrevoir sa paire de testicules. Quant à la batteuse, elle n’est vêtue que d’un bikini gris métal. Les Demolition Doll Rods se montrent en live au niveau de leurs pochettes d’album, qui ne sont pas souvent du meilleur goût, et jamais un modèle de délicatesse. Quoi qu’il en soit, dès les premiers riffs de guitare, on comprend le fossé énorme qui sépare les Las Vegas Dead Brides du groupe de Detroit : le son a une ampleur et une efficacité impressionnantes. Si la scène de Detroit paraît moins en vogue qu’il y a quelques années (les White Stripes sont-ils finis? Les Von Bondies se relèveront-ils de leur décevant deuxième album? The GO vont-ils finalement parvenir à sortir officiellement un troisième album?), quelques-uns des meilleurs groupe de la scène actuelle sont encore originaires de Motor City: Soledad Brothers, Whirlwind Heat, Detroit Cobras, ainsi que les inamovibles Dirtbombs. Les Demolition Doll Rods sont un grand groupe de rock garage, ils ont un savoir-faire indéniable, des riffs puissants, et le chant de Margaret Doll Rod se situe quelque part entre celui de Rachel Nagy et celui de Lisa Kekaula… Entre chaque chanson, la chanteuse encourage le public, remercie “the good lord above us” (qui devait être bien content). Les compos sont très bonnes, principalement tirées de “On“, leur dernier album sorti par Swami Records. Le groupe se permet une reprise parfaite de Willie Dixon “Don’t Go No Further“, et termine le concert sur une version a capella de “Big Rock Candy Mountain“. Les Demolition Doll Rods en live,un grand moment de rock’n’roll.
http://www.nestorindetroit.com/Demolition%20Doll%20Rods/demolition_doll_rods1.htm