(SP Records 2009)
Depuis sa formation, en 1992, le groupe Satan’s Pilgrims enregistre des morceaux instrumentaux de surf music. Les musiciens ont choisi le nom de leur groupe à partir d’un film d’Al Adamson (sobrement intitulé Satan’s Sadists, et sorti en salles aux États-Unis en 1969), qui mettait en scène les méfaits divers et variés d’une bande de motards. Les membres de Satan’s Pilgrims ont pour habitude de se présenter sur scène affublés de capes noires. (Bien ; après cette introduction, vous savez désormais à quoi vous en tenir avant de poursuivre – ou non – la lecture de cette chronique)
Ce nouvel album, Psychploitation, est le premier que le groupe ait sorti depuis dix ans… Le dernier disque paru (Plymouth Rock, en 2005) était une compilation des meilleurs morceaux, assortie des inévitables titres bonus et de prises de studio inédites. Pour ce disque, les Satan’s Pilgrims ont choisi d’utiliser une démarche plus proches des influences psychédéliques que de leurs habituelles bases surf. La mode des groupes qui jouent des pistes exclusivement instrumentales est passée depuis quarante ans ? Peu importe, le temps ne fait rien à l’affaire, et Satan’s Pilgrims ont toujours affirmé avoir pour modèles The Wailers, The Ventures, The Kingsmen et The Sonics ; cela n’a jamais été un problème pour eux d’avoir commencé leur aventure musicale avec un décalage de trente ans…
Pour résumer, le groupe joue aujourd’hui des morceaux comme il aurait voulu le faire en 1968. Ceux qui trouvent que l’album reprend une imagerie datée et rappelant à outrance celle de Vampyros Lesbos pourront toujours se consoler en considérant le fait que c’est toujours mieux qu’un concours de mullets dans un groupe en plein revival eighties. Niveau musical (il serait peut-être temps de s’y attacher un peu), les Satan’s Revival sont le plus pertinent lorsqu’ils fonctionnent à plein régime, et qu’ils font se croiser leurs guitares et jouent de l’orgue à l’envi sur des rythmes simples mais accrocheurs (« Night of The Face », « Psycle Pswami », « Psych-A-Go-Go »).
Dans ses meilleurs moments, le disque donne envie de faire la fête sur une plage de Californie : on peut donc légitimement dire que le but recherché par Satan’ Pilgrims est atteint. Dernier fait notable : on a été heureusement sidéré à l’écoute de la deuxième piste, « In The Past », qui est une reprise instrumentale fidèle d’un petit chef d’œuvre de We The People, déjà revisitée en 1967 par Delphine (et sorti en 45 tours par Decca sous le titre « La fermeture éclair » ). Cette reprise est remarquablement réalisée, tout comme l’ensemble de Psychploitation, qui mérite qu’on lui accorde une oreille attentive.
Liste des chansons :
- Dilation
- In the past *
- Chestnust trees and bumblebees
- Tomorrow night’s mourning
- Wylde Times
- Kaleidoscope
- Tracers (of love)
- Night of the face *
- Colours of your mind
- Psycle Pwsami
- Rainy day green stop sign
- Psych a-go-go
- 10.000 Minors
Le groupe sur MySpace : www.myspace.com/satanspilgrims
Vidéo :
Une pub délicieusement vintage pour l’album