(1-2-3-4 Go! 2008)
Traumatisé par les Ramones, qu’il considère comme le plus grand groupe de tous les temps, l’homme au masque de lapin décide, au moment de choisir la pochette de son premier album, de rendre hommage au groupe new-yorkais. Aujourd’hui, il a compris que c’était une mauvaise idée, que cette pochette est tout simplement moche, et il regrette sa décision. C’est trop tard, mais cette affligeante pochette a eu comme principal effet d’attirer sur ce Nobunny les feux des projecteurs, et de faire parler de lui un peu partout[1].
Rien d’extraordinaire dans cet album, ou si peu… Love Visions devrait faire sauter de joie les fans des Ramones, pour peu qu’ils soient de bonne humeur. Malheureusement, je ne suis ni fan des Ramones, ni de bonne humeur : mon constat est donc plus mesuré. Pourtant, chez Nobunny, l’enthousiasme est là, la sincérité aussi, et cet album se laisse écouter sans déplaisir – mais sans jamais susciter le délire, ce qui est problématique lorsque l’on prétend sortir un disque de punk. Sur ce disque, Nobunny donne trop souvent l’impression de réciter la leçon de son groupe favori – qui n’était déjà pas un modèle d’originalité dans son inspiration.
Le début d’album donne pourtant de bons espoirs, avec le potache « Nobunny loves you », une reprise des Isley Brothers – ou plutôt des Human Beinz, tant la version de Nobunny est proche de celle que l’on peut trouver sur le volume 1 du coffret Nuggets. Malheureusement, la suite du disque ne tient pas les promesses de ce morceau, et tourne rapidement à vide… De plus, il n’y a vraiment pas de quoi être fier, si vous reconnaissez l’origine du riff d’intro du deuxième morceau, « I know I know ».
On imagine aussi qu’assister à un concert de Nobunny est autrement plus excitant que d’écouter son premier album – les multiples vidéos disponibles semblent en attester. Quelques morceaux néanmoins sauvent le disque, comme « Boneyard » et surtout « Chuck Berry Holiday », dont l’intro déglinguée, le rythme syncopé et le pont aberrant (joué sur un instrument jusqu’à présent non identifié) resteront longtemps dans la tête de ceux qui l’entendront. Le morceau est excellent ; une parfaite chanson pop pour désaxés, et réellement le sommet du disque, qui assurera à son auteur une postérité – relative – pour autre chose que la pochette de l’album.
Liste des chansons :
- Nobunny loves you *
- I know I know
- Mess me Up
- I am a girlfriend
- Tina goes to work
- Chuck Berry holiday *
- Boneyard *
- Somewhere new
- Church mouse
- It’s true
- Don’t know, don’t care
- Not that good
Une vidéo pour la forme : “Boneyard”
[1] Oui, même sur Planetgong. Sic transit gloria mundi.