(Downtown 2008)
Troisième album des glorieux Eagles of Death Metal, Heart On est sorti à la fin de l’année 2008. Par rapport au disque précédent, le groupe semble se consacrer de plus en plus exclusivement à enregistrer de la musique entraînante et dansante, quitte à paraître stupides et / ou excessifs. Engagé pour assurer la première partie des Guns & Roses, le groupe n’a finalement donné qu’un seul concert, à Cleveland : une fois arrivé sur scène, Axl Rose a demandé aux spectateurs s’ils avaient apprécié les « Pigeons of Shit Metal »… A présent, Jesse Hughes a un tatouage sur l’avant bras : un magnifique pigeon entouré de l’insulte du chanteur du plus gros groupe de rock des années 1980-1990.
Cette anecdote résume la démarche du groupe de Josh Homme et Jesse Hughes : le disque présente tout un univers foutraque, parfaitement assumé : boucles de guitares, percussions abrutissantes, voix maniérée qui laisse la part belle au falsetto, des chœurs aberrants, des râles et des grognements ici ou là (« Anything ‘cept the truth »). Ecrit pendant une tournée des Queens of The Stone Age, le disque est varié, et les chansons plus joyeuses que celles de ‘l’autre’ groupe de Josh Homme. La part prise par Jesse Hughes semble de plus en plus importante : lors des quelques concerts auxquels il participe, Homme se contente la plupart du temps d’assurer les chœurs et de tenir les maracas, laissant son compère Jesse Hughes, le charismatique chanteur au comportement unique, se livrer à des prestations magnifiques.
Sur ce troisième album, les influences des Eagles of Death Metal sont diverses, avec une prédominance des Rolling Stones pour les riffs de guitare et le chant : la pose seventies est ici un credo qui n’est jamais démenti : à peine évolue-t-il un peu par des envolées étonnantes, preuves de la claire volonté de s’amuser qui transpire dans ce disque. Heart On s’écoute sans déplaisir, mais sans provoquer de réel enthousiasme : si l’on conseillera sans hésiter d’aller voir le groupe en concert, l’écoute du disque dans son ensemble est un peu longue, comme si par une débauche de moyens, les Eagles Of Death Metal avaient finalement alourdi l’ensemble.
Quelques-uns des morceaux sont excellents, notamment le single, immédiatement efficace, « Wannabe in LA », aussi percutant pour sa mélodie en boucle qui rappelle les premiers Beck que pour les textes du refrain : « I went to L.A just to rock’n’roll / but on the way I had to sell my soul », mais l’ensemble du disque n’est finalement pas une franche réussite : on s’amuse un instant à chercher les influences ou les groupes que les Eagles Of Death Metal ont voulu pasticher, mais on se lasse rapidement de cet inutile exercice : malgré quelques bons moments, la qualité générale est loin de celle d’un grand disque rock. En s’affranchissant peu à peu de Josh Homme (au sujet duquel on peut se poser des questions), le groupe a malheureusement perdu en pertinence.
Liste des chansons :
- Anything but the truth *
- Wannabe in LA *
- Tight Pants
- High Voltage
- Secret Plans
- Now I’m a Fool
- Heart On
- Cheap Thrills
- How can a man with so many friends feel so alone?
- Solo flights
- Prissy Prancin’
- I’m your torpedo
Le myspace du groupe : http://www.myspace.com/eaglesofdeathmetal
Vidéo :
Le clip de “Wannabe In LA”