(Downtown Music 2006)
Depuis une dizaine d’années, Josh Homme semble rechercher le nom de groupe de rock le plus improbable… Après Queens of The Stone Age, voici donc Eagles of Death Metal.
Quoiqu’il en soit, le plus important dans les disques sortis par Josh Homme n’est heureusement pas leur nom, mais la musique qui jouée. Eagles of Death Metal sont formés de Josh Homme et de son ami d’enfance Jesse Hughes, qui avait écrit et chanté la plupart des morceaux du premier album du groupe, Peace, Love, Death Metal, sorti en 2004. Pour ce disque, le reste du groupe se compose de Dave Catching (guitare), Brian O’Connor (basse) et Gene Trautmann (batterie).
Ce disque n’est en tout cas pas plus death metal que le premier : la musique est du Rock’n’Roll simple, énergique et efficace, jouée « to make Little Richard proud ». Le son de guitare est ample et puissant (ce qui ne surprendra pas les habitués de QOTSA, puisque l’album est produit par Homme). Certains solos de guitare sont néanmoins discutables (notamment sur « Cherry Cola » et « I like to move in the night ») ; mais ils s’accordent assez bien à la voix de Jesse Hughes, qui s’aventure parfois (par une sorte de falsetto) un peu trop haut dans la gamme… Le son général du disque est pourtant plus qu’agréable : la batterie claque fort (« Solid Gold » ; « Cherry Cola »), la basse sait se rendre indispensable (« Queen Bee & Baby Duck » ; « Chase the Devil »), et les compos sont directes et efficaces.
Le disque commence par un éclat de rire sarcastique (qui reviendra sur « Don’t speak »), qui précède « Boy’s bad news », un des meilleurs morceaux de l’album, emporté par un riff de guitare et une batterie implacables. La suite de l’album offre des morceaux qui vont d’un rock bien lourd (« Keep your head up ») à des styles variés : tendance country sur « Solid Gold », romance déjantée sur « The Ballad of Queen Bee & Baby Duck », influences blues sur la chanson–hymne : « Poor Doggie », puis sur l’intro de « Chase the Devil », qui évolue pour devenir un vrai morceau psychobilly. Le groupe va jusqu’à se permettre de jouer un morceau folk-rock acoustique (« Bag O’Miracles »).
Heureusement, la variété des influences d’ Eagles of Death Metal n’affaiblit en rien la qualité des morceaux : cette richesse de styles musicaux apporte un relief et une qualité qui manquent à de nombreux groupes contemporains. Certains affirmeront que ce Death by Sexy n’est pas un chef d’œuvre ; c’est sans doute vrai, mais il s’agit en tout cas d’un très bon album de rock’n’roll – ce qui n’est déjà pas si mal –, composé et enregistré par un duo qui sait ce qu’il veut, et comment le faire jouer au groupe : « You see us comin’ & we’ll make you scream / We are the stars of your real teen dream / We’ll give you shakes & we’ll make you sweat…» (« Solid Gold »).
Loin des superstars pop-rock de MTV, Josh Homme est en train de bâtir l’une des discographies les plus impressionnantes du Rock Indie US contemporain ; ses disques resteront influents dans les prochaines décennies, et le statut d’artiste culte lui conviendra à merveille.
Tracklisting :
1. I want you so hard (boy’s bad news) *
2. I gotta feeling (just nineteen)
3. Cherry Cola
4. I like to move in the night
5. Solid Gold *
6. Don’t speak (I came to make a bang)
7. Keep your head up
8. The ballad of Queen Bee & Baby Duck
9. Poor Doggie
10. Chase the Devil *
11. Eagles Goth
12. Shasta Beast
13. Bag O’Miracles
Bonus track :
14. Nasty Notion