(Off The Hip 2006)
On a découvert The Dolly Rocker Movement en 2009 grâce à l’album Our Days Mind The Tyme, leur troisième, qui leur a permis de percer en dehors de l’Australie. Repérés par Lorenzo, le chanteur charismatique de Baby Woodrose, ils ont ainsi pu sortir leur album en Europe sur le label Bad Afro et s’installer comme un des groupes psychédéliques underground les plus intéressants du moment.
Pourtant, les fans de la première heure vous le diront, tout aussi fantastique que soit Our Days Mind The Tyme, le meilleur album du groupe reste sans doute leur deuxième, sorti en 2006, le bien nommé A Purple Journey Into The Mod Machine. On y retrouve déjà toutes les obsessions sixties du groupe, son héritage assumé de The Brian Jonestown Massacre, de Pink Floyd (le nom du groupe fait référence à une chansons de Syd Barrett) et de tout ce que l’Angleterre a produit de fleuri dans les années soixante.
La base du groupe est déjà présente : écriture pop très accrocheuse, claviers tournoyants, fuzz chaleureuse, guitares carillonantes et chanteur plus poseur qu’un Dandy Warhol. Déjà sous forte influence barrettienne, le chanteur Daniel “Dandy Lyon” Poulter arbore fièrement le jabot et mène le groupe vers une forme d’absolu psychédélique. “For Those Teary Eyes”, insistante, ouvre la marche avec une mélodie limpide sortie tout droit du Swinging London. “I’ve got flowers in my eyes to see it through, I’ve got nothing more than love to give to you” annonce le chanteur au romantisme échevelé devant un parterre de claviers planants. On est proche des Dandy Warhols de Come Down, une impression que confirme “Tell It Like It Is”, une chanson qui dégage une sensation de familiarité. Les morceaux semblent évidents, on a l’impression de déjà les connaître, mais un élément nous emporte toujours. Dans le cas de ce morceau, c’est un solo de fuzz concis qui suffit à se graver dans notre mémoire. The Dolly Rocker Movement parvient à surprendre avec des ingrédients maintes fois utilisés, en assumant son côté rétro, et célèbre une musique que d’aucuns jugeraient obsolète.
“Gypsy Dancer”, “My Friend”, “The Wiser Road”, “For Those Smiling Eyes”, guidés par des guitares acoustiques qui marquent tous les accords (une spécificité qu’on retrouve sur tous les albums du groupe), sont portées par la foi et le charisme de Poulter, chanteur à la voix chevrotante mais envoûtante. Lorsqu’au détour d’un “Follow The Sound” ou d’un “Get Up Au Go Go”, il écrit une chanson pop parfaite, le groupe entre sans difficulté dans le gotha des meilleurs groupes pop actuels.
Si notre préférence va à Our Days Mind The Tyme, qu’on a découvert en premier, et pour lequel on gardera toujours une certaine sympathie irrationnelle, A Purple Journey Into The Mod Machine est un petit chef d’œuvre de pop psychédélique douce à découvrir d’urgence. Ses belles chansons sans prétention redonnent le sourire et l’envie de se replonger dans la musique planante des années soixante. Quoi de mieux ?
Tracklisting :
- Enter The Mod Machine
- For Those Teary Eyes *
- Tell It Like It Is *
- Gypsy Dancer
- My Friend
- The Wiser Road *
- Follow The Sound
- I Can See Through Orange
- Get Up And Go-Go *
- Hers And Mine
- For Those Smiling Eyes
- Cross Wired
Le groupe sur MySpace : www.myspace.com/thedollyrockermovement
Vidéo :
“Gypsy Dancer”