THE DOLLY ROCKER MOVEMENT- Our Days Mind The Tyme

Theme from an imaginary western

(Off The Hip 2009)

Après deux albums au son garage-psychédélique délectable (et aux titres qui reflètent assez bien leur contenu : A Purple Journey In The Mod Machine et Electric Sunshine), The Dolly Rocker Movement sortent un troisième opus qui les voit explorer la facette la plus planante de leur rock sous influence sixties.

Originaire d’Australie, le groupe est mené par un poseur traumatisé par Syd Barrett, au look calqué sur son idole et répondant au patronyme invraisemblable de Dandy Lyon. Rien de surprenant alors à ce que le nom du groupe soit tiré d’une chanson de Barrett (“Dolly Rocker”) et que de nombreuses références au génie écervelé de Pink Floyd fusent au long de l’album  (“Memory Layne” en est le meilleur exemple).

Chantant d’une voix un rien affectée, téméraire dans ses textes (comment ne pas aimer ce “Ave Maria, I am the only Jesus son” qui ouvre “Sold For Sinners” avec un certain panache ?), Dandy Lyon pourrait être irritant s’il n’était si doué pour écrire des mélodies imparables. Sur cet album, ses compositions peuvent être regroupées en trois catégories : les ballades psyché, les morceaux planants, et les passages rock’n’roll. Cette dernière catégorie propose quelques riffs mémorables, comme ceux envoyé par un Farfisa sur “Sold For Sinners” et “My Heavenly Way”, qui donnent au son du groupe une coloration West Coast. Plus pop, mais toujours dans le même ordre d’idée, “Memory Layne”, à la mélodie faite de montées et descentes de guitare, est irrésistible. Ce morceau en forme de montagnes russes pourrait passer pour un inédit de Blur période The Great Escape si ce n’était pour la voix.

Malgré ces quelques accélérations, Our Days Mind The Tyme est avant tout un album de pop planante et mélodique, à l’image de l’ouverture “The Only One”, morceau posé dont la mélodie serpente dans les recoins du cerveau pour ne plus jamais en sortir. Le thème du morceau est joué au synthé, devant des accords de guitare acoustique et une basse floydienne. Ce morceau dégage une grande sérénité et évoque les Dandy Warhols des débuts, ceux qu’on aime, ou une version soft de Brian Jonestown Massacre.

Dans le même registre planant, on s’émerveille de ces merveilles que sont “Coffin Love” ou “Enjoy A Paranoia” qui emmènent l’auditeur dans des territoires oniriques, avant la grande surprise de fin d’album nommée “The Ecstasy Once Told”. Ce morceau est une variation autour du fameux thème “L’estasi dell’oro” qui clôt le film Le Bon, La Brute et Le Truand pendant la mémorable scène de duel. Si The Dolly Rocker Movement n’apporte pas vraiment au morceau d’Ennio Morricone – Lyon y ajoute des paroles pour en faire une chanson pop, mais l’arrangement du morceau manque de puissance par rapport à l’instrumentation d’origine, malgré son orgue et ses violons -, cette inclusion clôt néanmoins l’album de façon satisfaisante. Il est impossible de se sortir “The Ecstasy Once Told” de la tête pendant des jours après l’avoir écouté.

La  présence de ce morceau donne quelques clés permettant de mieux comprendre le son de The Dolly Rocker Movement. Si leur rock planant n’a rien de lourd ou de vaporeux comme chez les shoegazers, c’est sans doute parce qu’ils vont puiser leur inspiration du côté des BO de cinéma des années 60. Un morceau comme “The Only One” est ainsi plus à rapprocher du rétro-futurisme d’Air que des Warlocks, tout comme la magnifique cavalcade “Borne With Gills” semble sortie tout droit d’un western. De la même manière, les chants féminins de “Coffin Love”, aériens et envoûtants, évoquent Morricone. La musique de The Dolly Rocker Movement porte en elle des images apaisantes de grands espaces désertiques façon western spaghetti, tout en restant rock’n’roll et psychédélique.

C’est ce qui fait de Our Days Mind The Tyme un album recommandable, qui devrait réjouir tous les déçus des dernières productions des Dandy Warhols ou de The Brian Jonestown Massacre.

 

 

Tracklisting : 

1. The Only One  *
2. Sold For Sinners *
3. A Sound For Two
4. Coffin Love *
5. My Heavenly Way
6. Borne With Gills *
7. Enjoy A Paranoia
8. Memory Layne *
9. Our Brave New World
10. The Ecstacy Once Told

Le Myspace du groupe : www.myspace.com/thedollyrockermovement

 

Vidéo :

“Sold For Sinners”

 
“Memory Layne”
 
“Only One”
 

 

Vinyle :

La réédition de cet album (la seule édition en vinyle) par Bad Afro possède une pochette différente.

The Dolly Rocker Movement - Our Days Mind The Tyme

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6 Commentaires
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beat4less
Invité
beat4less
30 juin 2009 0 h 56 min

Belle analyse ! Vivement qu’ils daignent décoller de leur Australie pour venir jouer en Europe, ça commence à faire un bon paquet de fabuleuses chansons…

Léo
Administrateur
22 juillet 0209 2 h 06 min
Répondre à  beat4less

Pas gagné maheureusement… J’aimerais aussi que leurs albums sortent en vinyle aussi, le CD, bof quoi…

Pannouf
Invité
15 juillet 2009 1 h 28 min

Salut,

De belles ballades psyché rock. Bizarre La jaquette me fait penser à celle des black angels !

PS: Je viens de découvrir votre site. Ca fait plaisir de trouver un espace avec autant de découvertes (pour moi). Bravo ! Gardez la pêche ! 

Léo
Administrateur
17 juillet 2009 18 h 05 min
Répondre à  Pannouf

Merci !

Lars
Invité
Lars
21 juillet 2009 7 h 14 min

Hormis les couleurs (enfin, noir et blanc quoi), je vois pas trop le rapport avec la pochette du 1er black angels ! Par contre ces derniers ont copié le logo des jeux olympiques de mexico ’68 pour l’anecdote : http://www.olympic.org/upload/games/1968S_poster_b.jpg 

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