On avait un peu perdu la trace du trio goth-punk psychédélique Neils Children depuis la sortie de son excellent mini-album Change-Return-Success en 2004. Il semble d’ailleurs que le groupe lui-même s’était un peu égaré après le départ de son bassiste et une année 2005 quasi-blanche qui les a vu sombrer dans l’oubli – et non être consacrés comme légitimes leaders du mouvement art-punk.
Devenu culte malgré lui, le trio effectue ce soir son grand retour sur la scène londonienne. Après deux premières parties à oublier (moustaches! années 80!), le trio prend la scène d’assaut avec son punk psychédélique agressif et sombre. Le chanteur John Linger, cheveux péroxydés, singe plus que jamais Fester Adams avec son regard exorbité par un maquillage noir et son costume ténébreux. Plus personne ne pose, les rayures horizontales de la foule se déhanchent au rythme des nouveaux morceaux. Le concert est un succès, l’avenir du groupe s’annonce intéressant. Neils Children paraissent définitivement lancés vers ce succès qui leur tend les bras depuis trop longtemps. Il est parfois difficile de se débarasser d’une étiquette, celle de groupe culte est encombrante. A l’image du Pink Floyd de Syd Barrett – “Chapter 24” a donné son nom à leur album et accompagne leur entrée sur scène -, le groupe paraît néanmoins trop intégriste, trop londonien pour sortir du cercle des milieux fashion où on compte plus de polos rayés qu’à un match de rugby. A l’heure où la vague art-rock semble tourner en rond, le retour de Neils Children peut se révéler à double tranchant : ils peuvent représenter une alternative mais aussi, plus probablement, le groupe de trop.
Au vu de la qualité des morceaux qu’on a entendu ce soir, gageons que le bouche à oreille leur apportera la reconnaissance qu’ils méritent. Le mieux est encore de participer au mouvement et de faire circuler leurs nouveaux titres disponibles sur http://www.myspace.com/neilschildren en attendant la sortie prochaine de leur nouveau single, “Another Day”, le 3 Mars.