(Alive 2010)
Venus de l’Iowa, les space-rockers au nom étrange de Mondo Drag se sont fait connaître en 2008 grâce à un album nommé Holy Spirit qui s’est répandu sur le net à une vitesse supersonique, une bonne adresse que les amateurs de rock planant 70s se refilaient sans vraiment en connaître la provenance. Cet album à la pochette rustre sans visuel ni livret était à l’origine vendu par le groupe à ses concerts. Une production maison qui a vite fait le tour du monde et est arrivée aux oreilles de Patrick Boissel d’Alive Records qui a signé le groupe sur le champ.
Ainsi arrive donc le premier grand album de cette du nouveau millénaire, l’ambitieux New Rituals qui durant 55 minutes de bravoure mêle heavy-rock, space-rock, blues planant à la Pink Floyd et autres genres obsolètes qu’on pensait oubliés à jamais (les Pink Fairies ne s’étaient ils pas autoproclamés kings of oblivion ?). Les fans de la première heure ne seront pas déçus – tout juste seront-ils surpris de trouver ici quelques morceaux déjà présents sur Holy Spirit –, les mélomanes ordinaires horrifiés par l’interminable vague de groupes 80s flashy et ridicules accueilleront la démesure de New Rituals avec bonheur et soulagement.
Le groupe se décrit lui-même comme “garage-rock psychédélique”, une appellation quelque peu contestable tant cet album explore divers genres. En s’amusant au jeu des comparaisons enflammées, on pourrait dire que le rock de Mondo Drag est teigneux comme celui des Pink Fairies, frénétique à la façon d’Hawkwind, classieux et bluesy à la manière du Pink Floyd de Meddle. Les morceaux de Mondo Drag ont tous une base heavy très marquée début seventies que le groupe prend plaisir à faire exploser afin d’étirer ses morceaux. L’album compte ainsi quelques odyssées cosmiques à mouvements multiples où les passages bluesy planants succèdent aux riffs de guitare monolithiques (la fantastique ouverture “New Rituals”, “Serpent Snake”), où des lignes de basse frénétiques viennent dynamiter des ballades psyché douces (“My Oh My”).
Outre ces grands moments, on citera “Light As A Feather” au titre antinomique et le sublime “True Visions”, morceau reposé et classieux dans lequel l’interaction entre le guitariste – au jeu fortement inspiré par celui de David Gilmour – et le clavier au son sous-marin évoque “Echoes”. Pompéi n’est pas loin, Woodstock non plus, le space-rock se porte bien en 2010. On s’en réjouit.
Tracklisting :
- New Rituals *
- Fade Out (Into Space)
- Serpent Shake *
- True Visions *
- My, Oh My *
- Come Through
- Love Me (Like a Stranger)
- Light as a Feather *
- Tallest Tales
- Black River
- Apple
Le groupe sur MySpace : www.myspace.com/holyrocks
Vidéos :
“Light As A Feather”
Vinyle :
Alive Records aiment les couleurs, l’album de Mondo Drag est rouge.