(Woodsist 2012)
Les habitués de notre site connaissent déjà depuis quelques années Woods, un groupe américain originaire de Brooklyn, dont les compositions marquées par un folk plus ou moins électrique sont parmi les plus mémorables de ces derniers temps.
Tous ces lecteurs ne nous auront donc pas attendu pour se procurer ce nouvel album de Woods, sorti en 2012, et qui confirme tout le bien que l’on pouvait penser du groupe. Si At Echo Lake laissait percevoir des influences psychédéliques, l’album suivant (Sun and Shade) avait permis de constater avec un bonheur certain quelques-unes des autres influences musicales du groupe : les passages krautrock de ce LP nous étaient alors apparu comme une véritable révélation, plaçant le groupe dans une lignée musicale plus vaste qu’il ne nous avait d’abord semblé. Evidemment, cette entorse faite aux canons folk avait déplu à quelques auditeurs un peu trop fermés d’esprit, qui avaient rejoué le même rôle que ceux qui avaient crié à la « trahison » de Dylan en 1965 : les temps changent, les comportements se reproduisent (la différence étant que malheureusement, la controverse concernant Woods a dû intéresser environ douze personnes).
Au milieu de l’année 2012, peu de temps après la sortie d’un étrange split LP avec Amps for Christ (qui mérite d’être écouté, et sur lequel nous reviendrons peut-être), les Woods ont publié un nouveau disque, Bend Beyond, toujours sur Woodsist, « leur » label. Cet album poursuit dans le style de prédilection du groupe, celui d’une musique folk inspirée qui laisse une place importante aux harmonies vocales ; cependant, dès la première chanson (« Bend Beyond », une petite merveille), un long passage instrumental brise la structure musicale de départ pour s’échapper pendant près de deux minutes, jusqu’à la fin de la chanson.
Un peu plus loin, au cœur de Bend Beyond, apparaît « Cascade », une piste instrumentale courte que l’on imagine aisément s’éterniser pendant les concerts : marquée par des couleurs psychédéliques et portée par un rythme plus rapide que la plupart des autres pistes, elle est un des moments de ce disque qui démontrent la singularité et l’excellence du groupe. Comme c’est le cas sur les albums de Woods, Bend Beyond bénéficie d’une orchestration soignée et variée, qui sait rester sobre (de l’harmonica sur « Cali in a Cup », un jeu d’orgue lancinant et une guitare plaintive sur « Find Them Empty », des chœurs un peu partout mais notamment sur « Back to the Stone »…). La production renforce l’impression chaleureuse de proximité entre le groupe et l’auditeur, et l’on retrouve sur ce disque des morceaux caractéristiques du style de Woods : arpège de guitare, voix haute appuyée par des chœurs : « Back to the Stone », « Lily » et sa progression d’accords déroutante en fin de morceau… D’autres pistes, plus électriques (en particulier sur la face B de l’album) ne sont pas moins pertinentes et confirment le talent du groupe (« Size Meets the sound », « Find them empty », etc.)
L’impression de tranquillité et d’harmonie qui se dégage de la majorité des compositions de Woods se poursuit à travers ce nouvel album, toujours aussi inspiré et élégant. Groupe trop peu médiatisé, Woods sont pourtant une des valeurs sûres de la scène contemporaine, et un des groupes dont les chansons survivront longtemps.
Liste des chansons :
- Bend Beyond *
- Cali in a cup
- Is it honest ? *
- It ain’t easy
- Cascade
- Back in the Stone *
- Find them empty *
- Wind was the wine
- Lily *
- Size meets the sound
- Impossible Sky
- Something surreal
Vidéo :
“Cali In A Cup”
Vinyle :