(Full Time Hobby 2007)
Qu’il est bon de voir un groupe dont on a entendu les prémices se montrer à la hauteur de son potentiel dès son premier album. Il y a deux ans, on aurait décrit The Checks comme un groupe garage-rock néo-zélandais plein d’avenir. A l’écoute de cet emballant Hunting Whales, on peut affirmer qu’on à affaire à un groupe de rock’n’roll old school, dans la lignée des Stones, Faces, AC/DC.
Un groupe ambitieux, capable de passer d’un rock groovy à une bombinette sixties sans aucun problème. Pour les cerner un peu, on peut dire que côté son ils boxent dans la même catégorie que Jet, sauf que leur chanteur ne se prend pas pour John Lennon dès que le tempo retombe. Ed Knowles, c’est son nom, possède d’ailleurs un timbre éraillé qui le place dans la grande tradition des screamers des seventies. Un Noddy Noddler moderne, sans rouflaquettes rouquines toutefois (on parle ici en termes de voix, bien évidemment).
Qu’est ce qui fait un bon album rock aujourd’hui ? Pas grand-chose, en fait. Il suffit que l’album soit solide sur la durée, qu’il contienne deux singles violemment tubesques, une ballade qui met tout le monde à genoux, quelques solos de guitare mémorables et une paire de morceaux de bravoure. The Checks ont suivi le cahier des charges avec application, et un certain panache.
A classer parmi les meilleurs morceaux entendus cette année, “What You Heard” – qu’on connaissait depuis un single peu distribué en 2005 – et surtout “Take Me There”, sont les deux pépites de cet album éclectique. Deux morceaux aux fragrances sixties où Knowles s’égosille devant un riff de guitare prenant. Si la rythmique chaloupée de “What You Heard” est imparable, le beat de “Take Me There” – à classer entre du Dutronc énervé et des Remains beuglards – a de quoi inciter à prendre un aller-simple chez les kiwis.
La ballade qui tue est une chanson pop irrésistible chantée en duo, nommée “Terribly Easy”. La mélodie en velours, qui oscille entre majeur et mineur à la façon des meilleures productions mccartneyennes, laisse place à mi-course à un solo de guitare aussi brouillon qu’appréciable. Les autres morceaux – qu’on appelle en général “de transition” ou “de remplissage”, selon leur qualité – tiennent plutôt le haut du pavé. Si on n’est pas mécontent quand quelques uns arrivent péniblement à leur terme (“See Me Peter”, “Don’t Wait”, “Memory Walking”), quelques autres possèdent des passages spectaculaires qui permettent à l’album de rester prenant. On pense là à “Hunting Whales”, à l’ouverture “Mercedes Children” ou à cette chanson très classic rock “Tired From Sleeping”.
Hunting Whales est un premier essai tout à fait recommandable, qui remplit avec succès tous les critères requis pour figurer en tête des classements de fin d’année de vos magazines favoris. En bref, ça pulse.
Tracklisting :
1 Mercedes Children
2 Take Me There *
3 What You Heard *
4 Tired From Sleeping
5 Where Has She Gone
6 Terribly Easy *
7 Honest Man
8 See Me Peter
9 Don’t Wait
10 Hunting Whales
11 The Memory Walking
12 Oh Please
13 Should I Lie
“Hunting Whales”