(Sub Pop 2024)
C’est rarement la fête chez Amen Dunes, qui traîne son spleen depuis une quinzaine d’année sur des disques où l’arc-en-ciel des émotions oscille entre le noir et le gris-clair.
Avec sa pochette sombre et son titre funeste, Death Jokes voit Damon McMahon s’écarter des thématiques de Freedom, album de 2018 qui montrait le chanteur new-yorkais sous son jour le plus optimiste, presque joyeux par moments, ce qui se traduisait chez lui par des chansons aux rythmes baggy baignées d’une lumière vaporeuse.
Avec Death Jokes, on pourrait presque dire qu’Amen Dunes effectue un retour aux sources, celui de DIA, premier album psychédélique lo-fi de 2009 qui nous avait à l’époque estomaqué par son intensité et son jusqu’au-boutisme. McMahon y chantait alors sa détresse et ses tourments psychologiques avec un abandon qui faisait froid dans le dos. Sur Death Jokes, on retrouve chez Amen Dunes ce sens de la souffrance théâtralisée dans des chansons dérangeantes, mais le décor a changé.
Les guitares folk déglinguées ont laissé place à des synthétiseurs lugubres et des boîtes à rythmes (“Exodus”), McMahon utilise des samples à foison, pour créer des collages étranges au milieu de chansons (“Ian”), on croise régulièrement des beats hip-hop (“Joyrider”) et l’album regorge de complaintes où cet écorché vif semble possédé (“What I Want”, “Boys”). Comme tous les disques d’Amen Dunes, Death Jokes est album difficile d’accès, mais où on trouve assez de moments de beauté pure pour avoir envie de s’y replonger.
Tracklisting :
- Death Jokes
- Ian
- Joyrider
- What I Want
- Rugby Child *
- Boys
- Exodus *
- Predator
- Solo Tape
- Purple Land
- I Don’t Mind
- Mary Anne
- Round the World
- Poor Cops
Vidéos
‘Rugby Child”
“Boys”
“Purple Land”













