(Kitchenware 2005)
Il faut féliciter Editors pour leur réussite. Ce groupe de Birmingham a réussi a devenir numéro un des charts albums britanniques sans promotion tapageuse, sans être façonnés par une maison de disque, sans faire la une du NME, sans charisme, sans talent. La raison du succès de ce groupe se résume en un seul nom : “Munich”, indiscutable everest d’un album misérable, qui a ouvert les portes du grand public aux Editors et leur vaut des écoutes répétées sur BBC Radio 1.
En fait le succès du groupe pourrait aussi se résumer a un autre nom : Interpol. Ce groupe new-yorkais avait été le premier a remettre les années 80 au goût du jour en sortant en 2001 Turn On The Bright Lights, album torturé nourri de la fascination de ses auteurs pour l’oeuvre et le destin de Joy Division. Depuis le décevant Antics en 2004, on n’a pas trop de nouvelles du groupe mais la scène 80s a explosé en Grande-Bretagne. Ce qu’Interpol a semé, les faussaires Editors le récoltent en plagiant a la perfection le son éthéré et sombre des new-yorkais. Les copistes ont gagné le jackpot, respect.
Leur album, en outre, n’est pas entièrement mauvais, et certainement meilleur qu’Antics. Son seul problème est qu’il sonne creux, faux, trop référencé et peu créatif. La scène 2006 est assez riche pour qu’on se passe de tribute bands ou de baudruches de la sorte. Comme l’indique leur site internet, Editors se présentent comme un des groupes les plus importants de la décennie (rien que ça!) et ne se considèrent pas rock’n’roll. Ca tombe bien, ils ne le sont pas.