(Full Time Hobby 2019)
Nous sommes en 2019, le rock psychédélique sera mondialisé ou ne sera pas. Nombreux sont les groupes qui revisitent l’histoire de la pop de leur pays, avec un penchant affirmé pour les années 60 et 70. On pourra citer ici les brésiliens Fumaça Preta (qui viennent malheureusement de splitter) qui revisitaient le tropicália avec ferveur ou, plus près de nous géographiquement, Al-Qasar (Algérie/Maroc) et Flamingods (Bahrein).
Récemment, un nouveau phénomène vient d’apparaître. D’Altin Gun à Yin-Yin, nombreux sont les groupes occidentaux qui reprennent les codes de la musique métissée des années 60, allant puiser leur inspiration dans la pop psychédélique des quatre coins du monde. Certains parleront d’appropriation culturelle, mais l’approche de ces musiciens semble réellement motivée par l’enthousiasme de la découverte d’une scène musicale passionnante (en ce qui concerne les hollandais d’Altin Gun, ils ont carrément remis au goût du jour un genre musical oublié en exhumant des pépites de la pop anatolienne des années 70).
C’est dans ce contexte que nous arrivent les australiens Bananagun, dont le premier 45 tours est un exemple frappant de maîtrise des codes de la pop psychédélique des années 60. La face A, “Do Yeah”, est un magnifique exemple de tropicália bercée de fuzz façon Os Mutantes. La face B va puiser son inspiration du côté de Syd Barrett (“Top Cat”) et du Soft Machine période Kevin Ayers (“Crane in the Tiger’s Mouth”).
Loin de la passionnante et agressive scène punk de leur ville de Melbourne (Ausmuteants, UV Race, Eddy Current Suppression Ring, Bench Press…), ces cinq jeunes gens proposent une musique solaire. Ce premier single annonce des belles choses pour 2020.