(Because 2007)
Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas entendu telle hype autour d’un groupe. Les anglais Klaxons déferlent sur l’Europe – et bientôt le monde ? – sous les hourras de la presse, avec dans leur besace plus qu’un album, un genre à part entière : la new rave. Derrière ce nom ridicule se cache le retour de la musique de défonce festive. Klaxons se situent au croisement des Happy Mondays et de The Rapture : quand la rave sous ecstasy de Madchester rencontre le son de la scène disco-punk cocaïnée de New York.
Indiscutablement, la musique du groupe est taillée pour les boites de nuit huppées. “Atlantis to Interzone”, les simplistes “Forgotten Words” et “Magick” sont des invitations à la danse et à l’acide. Tous les moyens sont bons pour que l’auditeur éprouve l’envie de se dandiner ; les basses sont suramplifiées, le beat simpliste à souhait (certains diront trippant), les refrains faciles à entonner. Ces grosses cordes, efficaces dans le tumulte d’un dancefloor lorsqu’on a les idées confuses, se révèlent nettement moins emballantes quand on écoute l’album à jeun. Le groupe a prévu le coup en plaçant quelques mélodies en forme de descente d’acide : les mélodies irrésistibles de “As Above So Below”,”It’s Not Over Yet” et le single à succès taillé pour les charts “Golden Skans” rendent l’écoute de Myths Of The Near Future moins pénible un mardi après-midi. On navigue néanmoins dans des eaux eighties proche des Killers – le son enflé de ces morceaux risque d’en rebuter plus d’un.
On n’a pas envie de trop s’emballer pour cet album au titre pompeux* (on se croirait chez Oasis) destiné aux gens qui socialisent dans les milieux “in” pour se donner l’impression d’être à la pointe de la mode. Sur “Atlantis To Interzone”, le groupe utilise des gimmicks fatigants de techno commerciale (sirène de pompier, etc.) et tente vainement de refaire “Your Biggest Mistake” de Test Icicles, un des groupes les plus novateurs de ces dernières années. Du déjà entendu. Heureusement, Klaxons arrivent à faire pencher la balance de leur côté grâce à des morceaux réussis comme “Totem On The Timeline” et “Gravity’s Rainbow” qui prouvent que le groupe est capable d’écrire des morceaux emballants sans toujours avoir recours aux mêmes artifices.
A l’image des albums de The Rapture ou Soulwax, Myths Of The Near Future est un disque du samedi soir qui permettra aux gens qui aiment le disco en cachette de s’éclater sur les pistesde danse tout en restant cool. Ceux qui préfèrent s’accouder au comptoir d’un bar pendant qu’un groupe de rock’n’roll fait trembler les murs passeront leurs chemin.
Tracklisting :
1 Two Receivers
2 Atlantis To Interzone
3 Golden Skans *
4 Totem On The Timeline *
5 As Above, So Below *
6 Isle Of Her
7 Gravity’s Rainbow
8 Forgotten Works
9 Magick
10 It’s Not Over Yet
11 Four Horsemen of 2012
* le titre Myths Of The Near Future est tiré d’un recueil de nouvelles de science-fiction de J.G. Ballard
Vidéos :
“Golden Skans”
“As Above, So Below”
“It’s Not Over Yet”