Ils portaient des ceintures de chasteté sur leur photo promo, braillaient des chorus lyriques troupiers à la Queen et faisaient passer The Sweet pour des intellos frigides : et si Iron Virgin étaient de purs génies ? Et leur « Rebels Rule », le plus grand hymne rock’n’roll ? (Il est permis de rêver.)
Outranciers parmi les outranciers glamouzeurs de l’époque, en 1974, et ce n’est pas peu dire : la surproduction clinquante, la rythmique régressive et unanimiste à la Gary Glitter, les costumes qui rendent aveugles (sur scène, ils auraient même enfilé des casques de football américain), le refrain gimmick en forme de pièce montée à la chantilly électrique – tout y est.
Et pourtant, ce parfait tube à la fois martial et discoïdo-libertaire recèle une urgence adolescente quasi punk, une évidence dans le grotesque flamboyant, qui en fait un monument de succulente ineptie hédoniste.
Injustice du destin ! Aucun écho (sinon un emprunt pour un jingle publicitaire) malgré le soutien d’un label à juste titre convaincu de l’opportunisme de ces zigotos écossais sublimes de mauvais goût, entre Abba et Kim Fowley. « Rebels Rule » : la chanson glam ?
Vidéos :
« Rebels Rule »
A écouter :
C’est pourtant clair ? Iron Virgin est le groupe d’un seul titre. Les tarés psychorigides et autres maniaco-dépressifs de bonne compagnie noteront avec profit et ravissement qu’il existerait en tout trois singles (dont une version du « Jet » de Paul McCartney, ça alors).