NECTARINE PIE – Dreamdaze

Label qualité

(Southpaw 2011)

Promenade rue Keller direction Pop Culture, disquaire parisien que l’on ne saurait que trop recommander, échoppe modeste par la taille de son rayon vinyles, mais riche par la diversité de son contenu. Tout est là ! Ce repaire, dont l’activité de façade reste la bande dessinée américaine, est tapissé de comics, produits dérivés, t-shirts et figurines à l’effigie de héros bariolés sur tous les murs.

Pour peu, on passerait à côté sans s’apercevoir de la richesse d’un de ses recoins les mieux cachés : quelques bacs, six ou sept peut-être, emplis jusqu’à la gueule de disques vinyles neufs et sélectionnés avec rigueur par le maître des lieux. Une fois à l’intérieur de cet asile inespéré, notre regard se porte sur les étiquettes de rayonnages qui laissent rêveur : Sacred Bones, Slumberland, Hozac, Goner, Mississippi… la crème des labels rock, pop et blues de la planète s’expose fièrement au milieu des rayons. Tout ce qu’on aime à PlanetGong s’y niche, et il n’est pas rare qu’on y croise souvent les samedis de bonne fortune, les mêmes gens de qualité qu’on rencontre les soirs de concert à Paris.

C’est dans le foisonnement de ces piles de disques de premier choix qu’on est tombé par hasard sur ce single de Nectarine Pie. Par une pochette qui nous a séduits dès le premier regard, comme une évidence, par la grâce d’une moustache. Oui, une moustache. Car tous les designers n’y pourront rien, tous les motifs psychédéliques à la Trouble In Mind ou les graphismes classieux d’Elzo pour Plastic Spoon ne peuvent lutter contre cette évidence : le meilleur moyen aujourd’hui de s’assurer à l’avance de la qualité d’un disque réside en la présence de Matthew Melton (et de sa pilosité faciale) sur la photo de pochette.

Ainsi, c’est sur son attribut labial qu’on a reconnu, se tenant entre d’autres chevelus à l’attitude poseuse, le Zorro de Bare Wires dont l’œuvre est si remarquable qu’on a décidé d’acquérir l’objet les yeux fermés. A l’écoute – revenons quand même à l’essentiel – ce single de Nectarine Pie sur lequel Melton ne chante pas mais participe (en tant que bassiste et en compagnie de Nathan Price, son acolyte batteur de Bare Wires) apparaît comme le travail d’un side-project compétent, plus orienté vers le rock psychédélique lysergique à la Chocolate Watch Band, que le boogie brut des trios où le moustachu se taille d’ordinaire le beau rôle.

En fait, Nectarine Pie est surtout le projet de Price, qui écrit et chante les deux excellents morceaux que contient le single : “Chameleon” et “Dreamdaze”, deux vignettes nostalgiques baignant dans les sixties vaporeuses. Le premier est une complainte garage dissonante et qui revisite le son de San Francisco par la face Kim Fowley, le second est une ballade d’une pureté et d’une délicatesse rares, emmenée par une guitare tournoyante. Superbe.

  

 

Tracklisting :

Face A :Dreamdaze *
Face B : Chameleon

Merci à Pop Culture !

 

Vidéo :

“Dreamdaze”

 

Vinyle :

Nectarine Pie - Dreamdaze

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