Au commencement (les années soixante), il y avait les Amboy Dukes, le MC5, les Stooges… Ces glorieux anciens sont en grande partie responsables du son rock de Detroit : un son agressif, saturé, minimaliste, efficace… A la fin des années 1960, les Stooges, emmenés par Iggy Pop et les frères Asheton, produisent une musique énergique et jouissive, excitante et dangereuse. Abandonnée par l’Ig, parti depuis longtemps vers des contrées plus glamour, la scène underground Rock de Detroit va peu à peu se reconstruire autour d’un trio nommé The Gories…
Le renouveau de la scène de Detroit a commencé le 3 janvier 1986 (précisément à 22h43), lorsque Mick Collins (chant, guitare), Dan Kroha (deuxième guitare) et Margaret Ann “Peggy” O’Neill (batterie) ont fondé The Gories, un groupe aux influences principalement punk et blues, au son incroyablement saturé et agressif. Leur premier album, Houserockin’, sorti en 1989 sur le label Wanghead with Lips Records, fut rapidement suivi par I Know You Fine, But How You Doin’ (1990), puis par leur troisième (et dernier) album, Outta Here (1992). Comme les autres groupes de Mick Collins (Blacktop, The Dirtbombs…), The Gories ont sorti de nombreux singles sur différents labels (New Rose, In the Red, Sub Pop, Get Hip…) qui sont rapidement devenus introuvables en 7’. Les Gories ont donné de nombreux concerts, et ainsi répandu la bonne parole aux quatre coins de la ville : « j’ai fondé les Gories parce qu’aucun groupe ne jouait la musique que j’avais envie d’entendre » déclarait Mick Collins… Suivant cette logique, des groupes aux influences diverses se sont rapidement créés.
Les Gories ont depuis longtemps acquis le statut de groupe culte (un terme réservé à des groupes que quasiment personne n’écoutait avant leur séparation, et qui ne vendait que très peu). Dans les premières années des White Stripes, Jack White ne manquait jamais une occasion de rappeler son admiration pour le groupe – et principalement pour Mick Collins. Chacun des membres des Gories continue son chemin de son côté : Dan Kroha est le guitariste des Demolition Doll Rods, et Peggy O’Neill tient la batterie du groupe The Darkest Hours.
Disques recommandés :
- Outta Here (Crypt Records, 1992)
- I Know You Fine, but How You Doin’ (New Rose, 1990) (réédité par Crypt/Matador en 1994)
- Houserockin’ (Wanghead with Lips/Fanclub, 1989) (réédité par Crypt/Matador en 1994)