PARQUET COURTS – Light Up Gold

Meilleurs espoirs masculins

(Dull Tools 2012 ; What’s Your Rupture 2013)

A leurs débuts, Parquet Courts étaient présentés comme le side-project d’Andy Savage, moitié du duo déglingué Fergus & Geronimo, sorte de Mothers Of Invention post-punk. Sorti à l’origine en 2012 sur Dull Tools, le label d’Andy Savage, Light Up Gold est devenu un véritable phénomène en 2013 quand le disque a été réédité par What’s Your Rupture?, label indépendant a la visibilité bien supérieure. Le bouche à oreille a fait le reste, et en peu de temps, Parquet Courts est devenu un des groupes les plus hype de la scène américaine.

Pourquoi un tel engouement ? Parce que Light Up Gold est empli de tubes aux textes malins. A titre d’exemple, l’album s’ouvre sur “Master Of My Craft”, un titre qui possède une urgence et un sens du je-m’en-foutisme jubilatoires. A la dynamique du morceau se double un texte à l’ironie mordante dans lequel Austin Brown se glisse dans la peau d’un yuppie cynique (“I didn’t come here to dream or teach the world things, define paradigms, or curate no livin’ day”) et livre un des refrains les plus odieusement catchy de ces dernières années (“A minute of your time?… Forget about it”). Ça sonne comme les Feelies avec Jonathan Richman au chant, ou à une version new-yorkaise des Jacuzzi Boys.

L’album enchaîne sans pause sur “Borrowed Times” dans une même veine post-punk énergique. On pense aux Strokes du premier album, période “Hard To Explain”, pour la batterie métronomique et les guitares sinueuses. De nombreux morceaux de l’album sont guidés par des lignes de basse mélodiques qui font dodeliner de la tête (“Yonder Is Closer To The Heart”) et ont tous en commun leur concision parfois frustrante (“Donuts Only” s’achève au bout d’1 minute 30 alors que le groupe tient un groove qu’on aurait bien vu étiré sur quelques minutes de plus).

Aux rênes du groupe, Austin Brown et Andy Savage forment un duo d’auteurs/compositeurs très complémentaire. Leur émulation pousse chacun à proposer ses meilleurs textes. Si Brown se montre particulièrement doué pour les écrits ironiques (“Master Of My Craft”), Savage n’est pas en reste (“Borrowed Time”, “Donuts Only”) et s’avère par ailleurs un artiste doué (c’est lui qui conçoit les pochettes du groupe et les annote de phrases et pensées humoristiques). Le groupe possède un batteur sans poésie mais au beat post-punk souverain. L’esthétique début-80s du groupe répond à un véritable manque dans le scope musical actuel. Parquet Courts sont les dignes héritiers des Feelies, de Père Ubu, Magazine et Wire. Parmi leurs contemporains on pense à Eddy Current Suppression Ring ou à The Intelligence, mais Parquet Courts possèdent un je-ne-sais-quoi en plus, sans doute lié à la personnalité unique des deux leaders du groupe.

Ce qui n’était qu’un side-project s’avère être un groupe solide, passionnant, dont on espère revoir pointer le bout du nez bientôt. On se demande, à l’écoute de ce disque, si le groupe ne risque pas de se saboter prochainement. Sa capacité à donner des titres abscons à des tubes potentiels (“Yonder Is Closer To The Heart”) semble témoigner d’une certaine aversion pour le succès facile.

 

 

Tracklisting :

1. Master of My Craft *gang1
2. Borrowed Time *
3. Donuts Only
4. Yr No Stoner
5. Yonder is Closer to the Heart *
6. Careers in Combat
7. Light Up Gold I *
8. Light Up Gold II
9. N Dakota
10. Stoned and Starving *
11. No Ideas
12. Caster of Worthless Spells
13. Disney P.T.
14. Tears O Plenty
15. Picture of Health

 Le disque est en écoute via Bandcamp : 

Vidéos :

Le groupe en concert enregistré par la radio KEXP

 

 

Vinyle :

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