Cette quatrième partie du dossier PlanetGong consacré à la scène Rock de Detroit va présenter quelques groupes contemporains, qui ont sorti un ou plusieurs albums, dont la qualité et l’originalité les ont rendu incontournables, puisqu’ils sont devenus en quelques années les nouvelles « valeurs sûres » du rock actuel.
Whirlwind Heat

• Do Rabbits Wonder ? (LP, 2003, XL Records)
• Flamingo Honey (EP, XL Records)
• Types Of Wood (LP, 2006, Brille Records)
* Le groupe a enregistré une version acoustico-aberrante de Types of Wood, qui est en écoute libre sur le site de leur maison de disques, et qui porte le délicat nom de I Fucked up Types of Wood. Il va sans dire que l’écoute de cette étrangeté musicale est indispensable.
Human Eye


Après avoir longtemps sévi à la tête des extraordinaires Clone Defects, le phénomènal Timmy Vulgar a imaginé un autre projet musical sous le nom de Human Eye. Décrire un tel artiste est difficile, tant son talent est important… Son intégrisme musical est tel qu’il ressemble étrangement à un suicide commercial (en deux albums avec les Clone Defects, il semblait avoir repoussé les limites des hurlements humain et des guitares saturées). Le disque Human Eye continue dans ce sens : effets stéréos amplifiés a l’extrême, basse et guitares puissantes, batterie survoltée, voix de dément… Le disque est d’une richesse extraordinaire ; les morceaux sont variés et réjouissants : depuis la chanson-titre, « Human Eye » jusqu’à « Extraterrestrial March », en passant par des morceaux comme « Seymour » (à la construction syncopée et inattendue) et « Kill Pop Culture », une chanson extraordinaire. Timmy Vulgar est sans doute le plus méconnu des artistes de Detroit dont le talent soit aussi important : souhaitons que ses disques soient un jour appréciés et cités comme des influences majeures par de nombreux groupes… La reconnaissance, pour lui, ne se traduira pas en vente d’albums.The Raconteurs
Ce groupe est composé de Jack White (guitariste et chanteur des White Stripes), de Brendan Benson (un singer/songwriter qui a sorti plusieurs disques en solo) et de Jack Bruce et Martin Lawrence (la base rythmique des Greenhornes). Enregistré en quinze jours, leur premier album (Broken Boy Soldier) est une démonstration du talent extraordinaire de chacun des membres, en particulier ceux de Jack White et de Brendan Benson, qui écrivent tous les morceaux. Les deux guitaristes se vouent une admiration réciproque (Jack White avait affirmé que Lapalco, le second album de Benson, était le meilleur disque sorti en 2002). Même si leurs approches musicales et leurs styles sont totalement différents, leur entente sur les premières chansons qu’ils ont enregistrées est parfaite. Leur premier disque, sorti en 2006, est un excellent album : la maîtrise dont fait preuve le groupe est implacable, et la qualité des morceaux aussi : « Broken Boy Soldier », « Steady, as she goes », « Together »… Le son possède une ampleur et une précision diabolique, et si le disque se démarque de ceux de ses voisins de Detroit, il s’agit d’un choix délibéré de la part du groupe (pour diverses raisons, White et Benson ont finalement quitté la ville pour s’installer à Nashville).












