RUBBLE Vol.1 – The Psychedelic Snarl

Fureur freakbeat

 «  Take a drink from my magic potion 
Do you wanna really feel fine? 
One sip and you will see things you never saw before  »

Le Psychedelic Snarl remplit son office ; ce volume liminaire se signale, allons-y carrément, par sa perfection. Pas une note malsonnante ni un titre redondant – mais tubes imparables, mais hymnes lyriques. La porte bâille, elle donne sur le gouffre-psych où feulent les polypes phosphorescents et vortex sismiques spiralés – Edens pulsatiles d’une fête qui aurait pu emporter les convives jusqu’à l’autoroute du bout du monde.

Premier disque parfait, parce qu’il annonce le double visage de la série, l’ambivalence constitutive de Rubble : d’une part la fureur des déflagrations freakbeat (terreur, extase, métal froissé) ; de l’autre, l’onirisme pop, les mélodies enchantées. Logiquement, le légendaire combo Wimple Winch domine de la tête et des épaules les premiers volumes. Ces rois secrets du psyché extrême incarnent les deux faces de notre anthologie. Capables d’atmosphériques ballades à voix de fausset comme de la plus tranchante des violences, ils gravent à vif leurs riffs torsadés, retenant d’obscures menaces, puis explosent en rutilances brusques. Demetrius Christopholus s’égosille, clamant l’émeute proche sur Mersey Square sud.

Pour l’heure, la première face est dominée par une pop cristalline. Il faudrait tout citer : Caleb, ses étranges vocaux en échos fractals déphasés, l’enjouement scintillant de The Mirror. On a surtout été bouleversé par les deux romances des Living Daylights : « Always with him », et « Let’s Live for today ». Refrains qu’on dirait éternels, portés par des guitares aériennes, odes à la fragilité des jours heureux, où valsent des voix presque brisées dans leur délicatesse vulnérable. Étonnante performance aussi, presque soul, des déments Misunderstood, « Never had a girl like you before ».

« But I carry my pride like a burning cross
I won’t let you buy it at any cost
You ain’t got any hold on me you got before
I got to get myself away and save my soul »

Mais dès le septième morceau, les phénoménaux The Open Mind, autre groupe majeur du disque, orchestrent le début de la tempête. Bouillonnants, cosmiques et abrasifs, ils pavent la voix à Hawkwind, aux Pink Fairies, pas moins, et à tout le heavy sci-fi 70’s. Tout de cuir arnachés, Mike Brancaccio et Timoty Du Feu nous convient à surfer sur les galaxies, chevaucheurs insatiables de comètes. Les dieux du Tonnerre se penchent sur l’ouvrage. Puis « The Spider and the Fly » (The Dakotas) enfonce le clou, au riff annonciateur de métallurgies futures (Detroit high energy bientôt ? Alice Cooper ? Cultes de l’Huître Bleue ?).

Plus tard Hush tresse des constellations incendiaires. Un enchaînement de morceaux terrassants assène ses coups de marteaux sur nos synapses ahuries : « Magic Potion » ! « Save my Soul » ! « I Must Be Mad » ! Ces joyaux brutaux, classiques certes connus des amateurs, brillent néanmoins de tous leurs feux à voisiner de la sorte. En outre, tant de  riffs distordus n’empêchent pas les envolées lyriques confinant à l’empyrée… Sans exagérer, l’on entend ici quelques uns des sommets des années 60, toutes catégories confondues. C’est à peine si la comptine en forme de carrousel métaphysique des Unit 4 + 2, « I will », nous laisse le temps de respirer, avant que les basses sautillantes du « Morning After » joué par les Misbenders ne clôturent la party trépidante, faux bop bubblegum et vrai trip beat.

« You’re messing me up just like a broken toy »

Qui plus est, l’ensemble affiche une grande unité sonore, les voix comme les guitares (toutes tendues, nerveuses, éblouissantes) et les arrangements lustrés. Un même hymne entonné par une génération touchée par la grâce. Splendide tourbillon initial. Tel est le son insane nommé freakbeat – le plus beau  jamais ouï. Il est encore temps de sauver ce qui peut l’être, le déluge menace – plus un moment à perdre. Nous vous invitons à l’odyssée lysergique.

 

 

Tracklisting :

1. Wimple Winch : Atmospheres *
2. The Mirror : Faster Than Light
3. Caleb: Woman Of Distinction *
4. Martin Cure & The Peeps: It’s All Over Now
5. The Living Daylights: Always With Him *
6. The Misunderstood: Never Had A Girl Like You Before
7. The Open Mind: Cast A Spell
8. The Dakotas: Spider And The Fly
9. Wimple Winch: Rumble On Mersey Square South *
10. The Open Mind: Magic Potion *
11. The Living Daylights: Let’s Live For Today *
12. Craig: I Must Be Mad *
13. Unit 4 + 2 : I Will
14. Hush: Grey *
15. Wimple Winch: Save My Soul*
16. The Mindbenders: Morning After

 

Vidéos :

Wimple Winch – “Save My Soul”

 
The Open Mind – “Magic Potion”
 
 
Craig – “I Must Be Mad”
 

 

Vinyle :

Rubbles1tof

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3 Commentaires
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Spawn from TLV
Invité
Spawn from TLV
5 novembre 2010 8 h 38 min

Tout d’abord, total respect si tu possèdes les deux coffrets en vinyles.

Concernant le premier disque, l’ayant encore écouté ce matin pour le petit dej’, je partage totalement ton avis, il est parfait du début à la fin et regorge de solos de guitare abrasifs
totalement barrés et extraordinaires. C’est un univers d’une richesse musicale incroyable que ces mecs ont crée et on se demande comment se fait-il que tous ces groupes ne soient pas
plus reconnus que cela tellement ils sont géniaux.

PS: Je suis allé au concert de Joe Bonamassa, ce mardi et en parlant de solos abrasifs, il est très bon dans ce genre, Planet Gong devrait peut-être se pencher sur son cas, il le mérite vraiment,
deux heures de concerts incroyables.

vincent
Invité
vincent
11 novembre 2010 8 h 22 min

Attention il ne vous reste plus que 5h et quelques minutes…

Eric
Administrateur
11 novembre 2010 11 h 24 min
Répondre à  vincent
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