Réalisateur : Ondi Timoner, 2004
Docu rock, Dig! commence en 1996 lorsqu’ Ondi Timoner décide deux groupes prometteurs de la côte ouest américaine : les Dandy Warhols et les Brian Jonestown Massacre. Pendant les sept années que relate le film, les premiers connaîtront un succès météorique (surtout en Europe) tandis que les seconds s’effondreront de façon pathétique, faute d’égos démesurés, d’une hygiène de vie un peu trop rock’n’roll et d’une malchance virant presque à la malédiction.
Ce film est une tragédie. On y voit un groupe mené par un authentique génie exploser devant la caméra sur et hors scène. Les événements ahurissants se succèdent pendant une heure et demie, si bien qu’on a parfois du mal à croire qu’il s’agit d’un documentaire et non d’un mauvais téléfilm du dimanche après-midi. Dig! est un peu une sorte de Lost In La Mancha version rock’n’roll.
Cette descente aux enfers des Brian Jonestown Massacre est d’autant plus dramatique qu’elle est mise en parallèle avec la montée irrésistible de leur groupe jumeau. Plusieurs fois, les différents protagonistes des groupes affirment leur admiration pour l’autre – Courtney Taylor (DW) et Anton Newcombe (BJM) se livrent une compétition acharnée et sont plus que liés : chacun veut être l’autre.
Ce qui ressort de ce film, c’est que les Brian Jonestown Massacre sont un des groupes les plus influents des années 90 dans le milieu garage-rock américain, une sorte de Velvet Underground moderne mené par un leader irresponsable (certains de ses membres ont formé des groupes tels que les Warlocks et Black Rebel Motorcycle Club). Par ailleurs, ce reportage ne donne pas envie de monter un groupe. La peinture du milieu pourri du rock’n’roll et l’impossible gestion d’invidus persuadés de leur génie est dissuassive… Par contre, il nous révèle un groupe magique et rétablit une injustice : les Brian Jonestown Massacre méritent de la reconnaissance.
Le film est visible en intégralité sur Youtube :