Réalisateur : Jesus Franco, 1973
Quel nanar! Un seul mot vient à l’esprit : affligeant. On s’ennuie du début à la fin de Vampyros Lesbos, navet insipide, soi-disant film d’horreur érotique raté du début à la fin. L’intrigue est inexistante, les héros – et le spectateur – avancent dans le flou, on voit un bout de sein ou de fesse de-ci de-là pour meubler un peu, un même plan de scorpion qui marche revient en leitmotiv dans le film (on cherche encore la signification cachée de cet effet de style crétin) et on ronfle assez rapidement…
Pourquoi alors s’intéresser à cette histoire – pourtant alléchante sur le papier – de femmes vampires lesbiennes? Une seule raison; la musique. La bande originale de Vampyros Lesbos, intitulée sobrement Sexadelic Party Music, est proche de la perfection. Sitar, trompettes, grosse basse, flutes, fuzz, moog viennent égayer le morne écran dans un mélange de RnB, de soul et de musique d’ascenseur psychédélique… La maestria des allemands Manfred Hübler et Siegfried Schwab tout au long de cette B.O. plus que barrée fait passer Isaac Hayes et Lalo Schifrin pour des nains. Des morceaux comme “Drodge CX59”, “The Lion And The Cucumber”, “Dedicated To Love” ou “The Ballad Of A Fair Singer” sont à proprement parler stupéfiants et rendent ce disque indispensable.
On remerciera juste le réalisateur au patronyme improbable d’avoir fait don à l’humanité de cette musique extraordinaire en filmant cette aberration cinématographique. Vive le cinéma allemand des années 70.
La bande-annonce du film :