(Pias 2022)
Parmi tout cette vague de groupes anglais post-punk aux textes grinçants, on attendait désespérément une réponse de Liverpool. Et puis Courting est arrivé l’an dernier avec un premier EP intitulé “Grand National” qui rappelait le Blur période “Popscene” ou des groupes comme Parquet Courts, et l’attente s’est fait grande.
Alors quand Guitar Music débute par des stridences électroniques, des beats electro et une voix robotique, l’affaire désarçonne un peu. Ça pourrait être du Tricky ou du Prodigy. Très vite on comprend la portée ironique du titre Guitar Music. Courting semble se poser beaucoup de questions sur la pertinence de la musique à guitares et questionnent son auditoire à ce sujet. On comprend que l’affaire les taraude : quel groupe à guitares de moins de 40 ans remplit les stades aujourd’hui ?
Pourtant, dès qu’ils branchent les six-cordes, les liverpuldiens frappent très fort, comme sur “Tennis”, cousin bâtard de “Chaise Longue” de Wet Leg qui utilise la balle jaune comme métaphore d’une relation vénale. Si la radicalité de certains choix esthétiques surprend au premier abord – comme l’autotune sur l’hymne disco-punk “Loaded” ou cette relecture emplie de bruitisme électronique de “Crass”, qu’on trouvait déjà sur l’EP – le talent du groupe est frappant du début à la fin de l’album.
Il l’exprime parfois de façon bordélique, le groupe étant capable de passer d’un morceau totalement baggy comme “Jumper” à une ballade mélancolique “PDA” sans ciller, si bien qu’on se demande parfois quelle est l’identité du groupe. Guitar Music est ainsi un album totalement décousu mais très fun, et indéniablement de son temps. On est loin toutefois de la claque espérée, mais il y a du génie chez ces jeunes gens.
Tracklisting
- Cosplay / Twin Cities
- Tennis *
- Loaded
- Famous *
- Crass (Redux)
- Jumper *
- Uncanny Valley Forever
- PDA
Vidéos
“Tennis”
“Jumper”













