The DANDY WARHOLS : … Are Sound
Retour en 2003 : après deux albums magnifiques, le nouveau Dandy Warhols est très attendu. Pourtant, lorsque sort Welcome To The Monkey House c’est la consternation. Au lieu de l’album rock’n’roll attendu, on se retrouve avec un disque de pop 80s produit par Simon LeBon de Duran Duran, tout en synthés et boites à rythmes datées. Après le départ des Dandys de Capital, on a appris de la bouche du chanteur Courney Taylor-Taylor que le label leur avait imposé de sortir l’album avec ce mix foireux. D’où notre grand intérêt lorsque le groupe a annoncé qu’il allait sortir sa version du disque, la vraie, l’unique, l’originale, avec The Dandy Warhols Are Sound. Ne tournons pas autour du pot, ce disque n’a aucun intérêt : la version des Dandys est en effet très proche de Monkey House. Loin d’être une version rock de cet album, …Are Sound sonne étrangement similaire, et ne se distingue de son double que par son rythme encore plus mollasson et un ordre des morceaux repensé. A l’exception de quelques révélations (“The Last High” notamment), l’album est léthargique (les fans diront “psychédélique”) et provoque plus d’ennui que de rêverie. On en vient à réaliser que la version plus funky et sexy de LeBon a rendu l’album meilleur, chose qu’on ne se serait jamais imaginé dire…
BOB DYLAN : Together Through Life
Comme à chaque nouvelle sortie d’album de Bob Dylan, l’honnête (hum) amateur de rock se trouve face à un déferlement de louanges hallucinant ; une sorte de consensus universel : apprécier chaque nouvelle production de Bob Dylan, semble être devenu un moyen de montrer la sûreté de son goût, ou d’avoir sa conscience tranquille quand on parle musique. Malheureusement, si l’importance de Dylan n’est pas à démontrer, il faut bien constater que ses dernières productions – en concert particulièrement, mais aussi sur disque – sont très largement surévaluées. Cette situation navrante n’a que trop duré ; aussi, afin que cela soit dit une fois pour toutes : Dylan ne sort pas un disque du niveau de Blonde On Blonde tous les trois ans ; et ses albums ne révolutionnent rien depuis bien longtemps. Ce Together Through Life possède quelques bons moments, mais aucun ne justifie le déluge de compliments dont il a été l’objet.
EELS : Hombre Lobo
FRANZ FERDINAND : Blood
Un disque aussi inutile que possible… Des remixes nazes de morceaux du dernier album, qui était déjà loin d’être le chef d’oeuvre célébré un peu partout : si on est dans un premier temps surpris, et que certaines pistes sont acceptables, on se rend rapidement compte de l’inanité du projet. Le disque est parfait pour une soirée avec des gens qui n’écoutent pas de musique.
The KILLS : Black Balloon EP
D’accord, on avait dit qu’on vous parlerait des albums ratés… et ce Black Balloon est un EP. Cependant, son inutilité est tellement évidente qu’elle justifie sa présence dans cette liste. Avec ce morceau tiré de Midnight Boom et trois morceaux enregistrés pendant une iTunes-session. Les Kills semblent s’être perdus en route depuis leurs excellents deux premiers albums : la démarche artistique du groupe se transforme peu à peu en pose affectée, les bonnes chansons se font de plus en plus rares, rien n’est rassurant quant à l’avenir du groupe.
The PADDINGTONS : No Mundane Options
Formés dans le sillage des Libertines en 2004, les Paddingtons ont fait illusion le temps de quelques singles et d’un premier album inégal avant d’arriver à court d’inspiration. A l’image des Dirty Pretty Things de Carl Barât dont ils étaient le pendant northern, les Paddingtons sont passés en moins de trois du statut de groupe à suivre à celui de has-been, la faute à ce tsunami eighties qui a englouti tous les groupe issus de la scène punk anglaise post-Libertines et à une incapacité à se renouveler d’un album à l’autre. No Mundane Options sonne exactement comme le premier album du groupe, sauf que cette fois-ci aucun morceau ne possède de mélodie marquante ou de riff renversant. Le groupe semble conscient de ce fait et l’assume dans son single “What’s The Point In Anything New ?”, de loin le meilleur morceau ici. Un aveu d’impuissance terrible, que le groupe essaie de déguiser sous une certaine ironie et deux doigts dressés vers le monde entier, sans convaincre.
IGGY POP : Préliminaires
Un album de jazz pour Iggy Pop… Depuis quarante ans, ce n’est un secret pour personne, le chanteur des Stooges possède une voix extraordinaire. Néanmoins, le problème demeure : sans bon morceau, cela ne sert pas à grand-chose. Quand il a annoncé, via son site Internet, qu’il avait entrepris d’enregistrer la bande-son d’un documentaire sur Houellebecq et La possibilité d’une île, on était logiquement surpris. Les illustrations seraient signées Marjane Satrapi, l’album bénéficierait d’une édition magnifique « coffret 45 tours / CD / livret » et contiendrait une reprise des « Feuilles Mortes » : tout cela augmentait encore notre attente. A la sortie de l’album, et après quelques écoutes, on n’est plus surpris, simplement un peu déçu. Préliminaires aura – au mieux – changé la vie de trois grands-mères, de cinq dépressifs et de douze fans de jazz chiant. En France, où il est tellement bien vu de ne pas faire comme tout le monde, le disque a même bénéficié d’une large diffusion radio. Sic transit…
REGULAR JOHN : The Peaceful Atom Is A Bomb
Que toutes celles et tous ceux qui se lamenteraient sur le déclin et le silence des Vines (si, si : il y en a) se rassurent : voici le nouveau groupe australien prêt à mettre le monde pop-rock à feu et à sang, à grand renfort de murs de guitares et de pose adolescente rebelle. Le disque n’est malheureusement pas aussi risible que pénible. Utilisant à peu de choses près les mêmes recettes que celles de Craig Nicholls, le groupe a tout pour réussir… même si on n’est même pas sûr qu’ils aient l’équivalent de « Get Free » en magasin (et qu’à vrai dire, on s’en bat l’œil).
STARLIGHT MINTS : Change Remains
Depuis leur miraculeux et désormais lointain premier album (The Dream That Stuff Was Made Of, sorti en 2000), les Starlight Mints ont connu des hauts et des bas, ainsi que de nombreux changement dans la composition du groupe… Le dernier album en date (le quatrième du groupe), Change Remains, montre malheureusement les Starlight Mints en train de tout tenter, en pure perte, pour retrouver le feu sacré. L’écoute de l’album, même avec beaucoup de bonne volonté, est difficile. On retournera sans tarder écouter « Popsickle » et les autres bijoux du premier opus.
The TOWERS OF LONDON : Fizzy Pop
En 2006, ils étaient le groupe le plus drôle du monde, jouant leur punk avec des poses hard-rock affectées et un je-m’en-foutisme non feint. Le départ de la plupart des membres du groupe a laissé les frères Tourette sans ressources. A l’image de The Darkness sans la moustache de Frankie Poullain, les Towers ont perdu leur flamboyance avec le départ des chevelures improbables de Snell et The Rev. L’autre problème, de fond cette fois-ci, concerne le désir des TOL de devenir un groupe aussi populaire et “crédible” qu’Oasis. Les poses crétines ont ainsi été abandonnées pour des ballades qui se veulent sensibles et des morceaux rock classiques au son indigeste. Aucune surprise ne vient bousculer la formule gros-cul employée par le groupe, le fun a disparu par-dessus le marché. Un disque à oublier.