Adam Green – Musik for a play
Lorsqu’Adam Green s’essaie à l’orchestration classique, pour l’adaptation d’une pièce de théâtre, le résultat est aussi affreux qu’on pouvait l’imaginer. Si, comme la plupart des admirateurs du new-yorkais, vous appréciiez avant tout son talent de chanteur et d’écriture, passez votre chemin. Adam Green poursuit avec son je-m’en-foutisme habituel, livrant tour à tour des chansons magnifiques et des pistes inutiles.
The Besnard Lakes – Are the roaring night
The Besnard Lakes are the dark horse, était apparu à beaucoup comme un disque permettant une évasion salutaire : les morceaux planants du groupe canadien semblaient être les héritiers des créateurs pop les plus inspirés. Trois ans plus tard, le rêve est passé, l’inspiration semble bien loin… et ce nouvel album manque cruellement de consistance.
Les Shades – 5/5
Groupe le plus doué de la génération bêtement nommée « baby rockers », les Shades s’étaient pris les pieds dans le tapis avec leur décevant premier album. Les Shades avaient voulu prouver trop de choses et avaient perdu leur fougue dans les méandres d’une production trop synthétique. On espérait de 5/5 un retour aux sources des deux premiers 45 tours, on avait en fait mésestimé le réel problème du groupe : la voix du chanteur Benjamin Kerber. Excellent compositeur, auteur compétent, le frontman manque de coffre. Quand bien même le groupe envoie une pop bien tournée, son timbre irrite au plus haut point (« La diane », « C’est la guerre »). Lorsque les Shades se noient une nouvelle fois dans une production clinquante (« Dans les artères », « Autoroute », digne du générique de Jayce et les conquérants de la lumière), on zappe. Quel gâchis !
BB Brunes – Nico Teen Love
Le côté « groupe à minettes » du premier album du trio nous avait quelque peu gênés malgré l’aptitude indéniable des BB Brunes pour écrire des chansons pop carrées et efficaces. Malheureusement, Nico Teen Love enfonce le clou dans cette direction et brosse l’auditrice pré-pubère dans le sens du poil. Pour une paire de morceaux vaguement emballants (« Seul Ou Accompagné », « Ma Mods »), on a droit à une demi-heure de bluettes taillées pour les radios (« le son pop-rock » que RTL2 clame fièrement). On ne parle plus ici de rock, mais de variété à guitares.
Plasticines – About Love
On termine cette série spéciale “rock parisien surestimé” avec ce girls-band qui est parvenu à faire une percée à l’international avec son premier album en 2007. Sans surprise, les Plasticines ont décidé de capitaliser sur leur succès et sont allées enregistrer son successeur à Los Angeles avec Butch Walker, producteur notoire d’Avril Lavigne. Sans surprise, l’album – chanté quasi-exclusivement en anglais – est formaté jusqu’à l’extrême et aussi insipide qu’une tranche de jambon sous cellophane. Très pro, mais très chiant.
Roky Erickson & Overkill River – True Love Cast Out All Evil
Si vous vous attendez au retour prodigieux de l’artiste maudit vanté dans toute la presse spécialisée, vous risquez d’être surpris, comme nous, lorsqu’après avoir supporté quelques pistes de musique Americana gros cul (« Good-bye sweet dreams »), vous aurez l’impression d’écouter un disque enregistré par Kevin Costner souffrant de laryngite. Hormis les première et dernière pistes, qui semblent avoir été enregistrées dans des conditions mystérieuses, l’album s’englue dans une production lourde et vulgaire, parfaite pour l’image de rédemption que veut se donner ce retour… Après avoir hurlé des paroles sur des zombies, Erickson explique avec un chant de crooner sur le retour, que « God is everywhere ». Fermez le ban.
The Dead Weather – Sea Of Cowards
On avait trouvé le premier album de Dead Weather bien produit mais dénué de vraies chansons. Le deuxième opus persiste dans cette voie. Le quatuor s’éclate dans une longue jam de 35 minutes (on a l’impression que ça dure deux fois plus) dont on ne retient que deux ou trois gimmicks amusants. Enlevez les paillettes et les noms ronflants, il ne reste plus grand chose. De tous les projets auxquels Jack White a participé de près ou de loin, celui est assurément le plus décevant.
Hole – Nobody’s Daughter
Depuis le décès de Michael Jackson l’an dernier, Love est le dernier cadavre en sursis du monde de la pop, celle sur qui les projecteurs de la presse people sont désormais braqués dans l’attente de sa mort prochaine. Ruinée, à moitié folle, Love tente un énième comeback en vendant son nouvel album à la façon des frères Gallagher (“le dernier album était nul, celui-ci est nettement meilleur”), mais ne laisse personne dupe. Certains fans hardcore en veulent à Courtney Love de continuer ses déboires discographiques sous le nom nettement plus vendeur de Hole. Nous les invitons à laisser la vieille dame en paix, elle a déjà assez souffert comme cela.
Foals – Total Life Forever
Avec un titre aussi mauvais, l’album ne peut qu’être un désastre. D’après les fans, il l’est. Nous, on n’a pas vu la différence fondamentale entre cet album et son prédécesseur, déjà peu enthousiasmant.
Kele – The Boxer
Le chanteur et guitariste de Bloc Party vient de sortir son premier album solo : par un jusqu’au-boutisme qui nous honore, nous y avons jeté une oreille. Par un jusqu’au-boutisme qui nous honore beaucoup moins, nous n’avons pas écouté tout l’album. Le disque de Kele Okereke est largement électro, et propose des pistes assez lourdes et peu inspirées orientées dancefloor. A noter, le morceau d’ouverture, « Walk Tall », qui plagie le chant le plus célèbre des G.I.s, et l’intro de « Unholy Thoughts », ou Okerele essaye d’être Beck : c’est raté (qui a dit : « évidemment » ?). Quant à «All the things I could never say » et à « Yesterdays gone », elles sont horribles.
Joanna Newsom– Have One On Me
Attention : ce disque n’est pas mauvais… Contrairement à ce que son nom indique, la Desolation Row PlanetGong présente traditionnellement au minimum un disque qui mérite d’être écouté. Pour cette édition, c’est le cas de ce triple album sorti en début d’année. L’auditeur doit simplement se préparer à entendre plus de deux heures d’une musique venue d’ailleurs, qui est écrite, enregistrée et chantée par Joanna Newsom, la harpiste la plus inspirée à l’Ouest de Véga du Centaure.