(Alive Records 2010)
Ce premier album d’un groupe gallois basé à Cardiff étant publié chez le très recommandable label américain Alive Records, dont nous avons maintes fois vanté les louanges sur ce site, son écoute s’annonçait sous des augures positifs.
Le disque commence sur des bases assez logiques, vis-à-vis du nom du groupe – une musique obsédante, marquée par un son de guitare aigu qui occupe la plupart de l’espace sonore. Les parentés avec Woven Bones, The Warlocks, The Jesus and Mary Chain, Suicide (etc.) sont évidentes, avec en inévitable référence au-dessus de ces groupes-là, l’ombre oppressante du Velvet Underground.
« Sunset » est une bonne chanson, à l’introduction synthétique et au riff de guitare accrocheur et entêtant : pas beaucoup d’espace dans ce premier morceau, qui présente exactement ce que le nom de l’album promettait, et sur lequel le jeu de batterie (au son discutable) ne sert qu’à accompagner le couple formé par la guitare et le chant nimbé d’écho, dans une ambiance très proche de “Shake the dope out” . Après cette ouverture d’album honorable mais qui n’a rien de révolutionnaire, le groupe semble ensuite se perdre dans un trop long trip : le triptyque « It is there for you » / « Fires in the still sea » / « There is no tomorrow » pourrait la plupart du temps faire office de somnifère, mais certainement pas de bonnes chansons.
Les mélodies semblent avoir été délibérément laissées de côté ; ce concept a peut-être semblé trop simple et par trop galvaudé par White Noise Sound, qui livre avec ces trois pistes un quart d’heure de musique inutile. « It is there for you » se traîne lamentablement jusqu’à l’arrivée des guitares bruitistes ; sur ces trois pistes, White Noise Sound tente un enchaînement de morceaux planants et ne parvient qu’à enchaîner d’inutiles suites, assez horripilantes, qui laisse entrevoir beaucoup de complaisance. Vous l’aurez compris : dans ce contexte, le morceau « Blood » apparaît comme salvateur ; sa rythmique enlevée et son riff réveillent enfin l’honnête auditeur assoupi ; mieux que cela : cette chanson montre que le groupe est capable d’écrire et d’enregistrer de très bons morceaux rock’n’roll.
Malheureusement, le groupe se vautre une nouvelle fois dès la piste suivante (« Blood (reprise) »), pour ne se relever que le temps d’un solo bruitiste. Le disque se poursuit dans la même atmosphère, et rien n’apparaît remarquable, jusqu’à « (In both) Dreams and Reality », la dernière piste, qui commence sur quelques mesures de sitar qui apportent une tonalité nouvelle au disque et font espérer un ultime soubresaut… Il n’en sera malheureusement rien, et le soufflé retombe rapidement.
Pour ceux qui ne liraient que le dernier paragraphe des chroniques, voici le bilan : White Noise Sound est un album très décevant ; si ce groupe gallois a montré qu’il était capable d’enregistrer de belles choses, le résultat global n’est pas à la hauteur de nos attentes, ni aux standards habituels d’Alive Records.
Liste des chansons :
- Sunset *
- It is there for you
- Fires in the still sea
- There is no tomorrow
- Blood *
- Blood (reprise)
- No place to hide
- Don’t wait for me
- (In both) Dreams and Reality
La page du groupe chez Alive : www.alive-totalenergy.com/x/?page_id=1588
Vidéo :
“Sunset”