THE DATSUNS – Eye To Eye

Comeback réussi

(Hellsquad / V2 – 2021)

Cela faisait sept ans qu’on n’avait pas eu de nouvelles des Datsuns. Sept années durant lesquelles le gang néo-zélandais qui avait illuminé le début des années 2000 avec son hard-rock garage s’était mis sur pause, en raison notamment d’un éloignement géographique des membres du groupe. 

Avec l’année blanche due au Covid-19, on n’imaginait pas de sitôt avoir de nouvelles du groupe, mais c’est le contraire qui s’est produit, par la grâce du temps offert par le confinement et les possibilités techniques offertes par internet. Eye To Eye est ainsi né alors que Dolf De Boerst, chanteur et bassiste du groupe, s’est repenché sur le sort du groupe qu’il avait un peu mis de côté. 

Il faut dire que le leader des Datsuns, exilé en Suède depuis dix ans, avait d’autres chat à fouetter. Père de famille et membre des Hellacopters depuis 2018, son quotidien était depuis quelques années assez éloignées de celles de ses amis vivant aux antipodes. L’épidémie de Covid-19 aura donc au moins été à l’origine d’une bonne chose : le retour des Datsuns qui, pour faire bonne mesure, livrent un de leurs meilleurs albums, rien que ça. 

On était resté sur Deep Sleep, album space-rock qui montrait le groupe néo-zélandais en pleine forme et assumant totalement ses racines 70s. Les premiers morceaux de Eye To Eye montrent que le groupe est décidé à creuser le même sillon vintage avec un “Dehumanise” violent qui s’approche plus de Motörhead que de Hawkwind et dans lequel le guitariste Christian Livingstone fait des prouesses. Une ouverture idéale qui démontre que le quatuor sait toujours envoyer des boogies furieux. 

Le reste n’est que réjouissances. Avec “Warped Signals”, le groupe livre un gros riff à l’ancienne, accompagné d’un clavier façon John Lord. Futé ? Pas du tout. Efficace ? Indéniablement. Cette formule – riff bourrin + refrain braillard – que les Datsuns répètent à l’envi depuis leurs débuts fonctionne sur de nombreux morceaux ici, dont l’indéniable tube de l’album “Brain To Brain” qui reste salement scotché en tête dès la première écoute. Un truc tellement con qu’on s’en veut presque de le siffloter à longueur de journée, mais d’une efficacité diabolique.

Une des spécificités d’Eye To Eye dans la discographie du groupe, est de proposer plusieurs morceaux psychédéliques planants.  Avec “Moongazer” et “White Noise Machine”, le groupe débranche un peu les guitares (un peu comme à l’époque de Smoke & Mirrors) et propose deux chansons magnifiquement troussées. Certes, ça casse un peu l’image de bourrins décérébrés qu’ils aiment parfois alimenter (et qu’ils perpétuent sur des titres comme “Bite My Tongue”), mais ça donne une richesse certaine à l’album. 

Parfait sur sa face A, le disque s’épuise en début de face B, à partir de “Raygun” en somme, avec quelques titres moins emballants comme ce “Suspicion” poussif (et assez foireux pour passer pour du Dead Weather) mais s’achève sur une jolie envolée space nommée “In Record Time”, preuve supplémentaire que le groupe brille dès qu’il laisse les morceaux s’étirer. Malgré ce petit coup de mou, Eye To Eye est un album hautement recommandable de la part d’un groupe pour lequel on a beaucoup d’affection. 

Merci le Covid-19, merci les Datsuns.

 

 

Tracklisting

  1. Dehumanise *
  2. Warped Signals *
  3. White Noise Machine
  4. Sweet Talk
  5. Brain To Brain *
  6. Moongazer *
  7. Bite My Tongue
  8. Raygun
  9. Suspicion
  10. Other People’s Eyes
  11. In Record Time

 

Vidéos

“Brain To Brain”

“Dehumanize”

 

Vinyle

 

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