(Punk Rock Blues Records / Differ-ant 2009)
Jim Jones, chanteur de l’ancien groupe britannique Thee Hypnotics, s’est entourĂ© pour cet album de dangereux complices avec lesquels il livre une leçon de rock’n’roll parfaite, en trente minutes chrono : sur un rythme effrĂ©nĂ©, avec des accents rockabilly ou boogie assumĂ©s (respectivement « Fish to Fry » et les morceaux « Another Daze » et « Make it Hot ») et un piano aussi omniprĂ©sent que gĂ©nial. EnregistrĂ© dans les conditions d’un live, en quarante-huit heures seulement, le disque est ce qu’il veut Ăªtre : un pur moment de rock’n’roll, simple direct, violent.
Le groupe a clairement trouvĂ© le son qu’il cherchait, et ne semble pas disposĂ© Ă le lĂ¢cher : la fuzz est dĂ©mente, les solos de guitares sont saturĂ©s et distordus, la voix hurlant ses paroles basiques avec urgence, sur une basse rythmique infaillible. Ce disque est bien le premier du groupe, mais pas le fruit de jeunes artistes… A l’image de Graham Day, Jim Jones n’attend rien de la sortie du disque ; il ne joue pas pour sauver le monde, il ne donne de conseils Ă personne, il ne fait pas de prosĂ©lytisme de bas Ă©tage : il joue du rock, et le fait bien.
Sa voix, un vĂ©ritable plaidoyer pour les clopes et le whisky, Ă©clate d’un bout Ă l’autre de l’album : rauque, Ă©raillĂ©e, geignarde, elle saisit par sa puissance : le groupe rĂ©ussit son hommage Little Richard avec la reprise de « Hey Hey Hey Hey », et la contrainte des structures utilisĂ©es n’est jamais un inconvĂ©nient pour le groupe, qui aligne les chansons rock dans la lignĂ©es des vrais pionniers – et des premiers allumĂ©s du genre, Jerry Lee Lewis et Little Richard. L’intro de « 512 » est ce qui est arrivĂ© de mieux au rock anglais depuis un long moment, et le duel entre le piano et la guitare Ă©lectrique sur ce morceau est un grand moment de bonheur.
Après les prodigieuses premières pistes, le disque perd un peu en cohĂ©rence, jusqu’aux deux derniers morceaux, l’excellent « Who’s got mine » Ă la ligne de basse hypnotisante et le dĂ©luge d’Hammond qui ouvre « Cement Mixer », la dernière chanson du disque, sur laquelle le groupe jette ses dernières forces, et livre un maelstrom sonore avec une classe impressionnante. Si on aime le rock, c’est pour des groupes comme celui-ci.
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Liste des chansons :
- Princess & the frog *
- Hey Hey Hey Hey *
- Rock’n’Roll Psychosis *
- Fish 2 fry *
- 512 *
- Another daze
- The meat man
- Make it hot
- Who’s got mine *
- Cement mixer
Le site officiel du groupe : www.jimjonesrevue.com
Quelques vidéos :
“Rock’n’roll Psychosis”