(Acid Jazz 2010)
Cet album est le premier du groupe anglais The Moons, formé par un dénommé Andy Crofts, connu jusqu’à présent pour être le joueur de clavier attitré du groupe de Paul Weller depuis quelques années. The Moons comporte aussi Chris Ketley, un des guitaristes des Rakes (qui viennent de se séparer).
Life On Earth démontre en douze chansons que la scène pop-rock britannique est toujours bien vivante. Cet album est un nouvel exemple de l’écart immense qu’il existe entre la scène britannique et la scène française : une culture musicale incroyable, une érudition et un savoir-faire dont les groupes français se montrent (dans leur grande majorité) incapables.
Les chansons des Moons sont caractérisées par une délicatesse et une élégance typiquement britanniques. L’évidence mélodique de certaines chansons est frappante, en particulier sur la première face du disque. Les influences sont variées, et ne se cantonnent pas aux années 1965-1969 (comme c’est le cas pour un bon nombre de groupes dont les albums sont chroniqués en ces lieux) : le groupe utilise de temps à autre des rythmes ska, qui colorent l’album d’une teinte nouvelle.
Le groupe ne cherche pas à écrire les morceaux les plus originaux qui soient : à l’écoute de l’album, on comprend que The Moons sont composés par des gens qui aiment les jolies chansons ; en conséquence, ils s’appliquent à en enregistrer, et ils le font bien… Une autre bonne nouvelle de cet album est l’influence évidente de The Coral, à plusieurs reprises, notamment la rythmique dynamique et inventive de « Don’t go changin’ » et l’introduction de « The Ragman » qui rappellent les premières productions du meilleur groupe liverpuldien contemporain – (dans leur période « Dreaming of you »). La première partie du disque est une franche réussite, et voit insérer des chœurs soignés dans des morceaux parfaitement maîtrisés (« Torn between the two »). Plus loin, le groupe se permet une petite envolée space avant la fin de « Nightmare Day », comme pour démontrer un nouvel aspect de son talent, et en fin d’album, « Last Night on Earth » doit beaucoup aux frères Gallagher (qui a dit « et à Paul MacCartney ? »).
S’il n’est pas le meilleur album de l’année, Life on Earth est toutefois l’exemple d’un bon disque pop, décidément anglais. Sa sortie est rassurante, puisque l’album fait partie d’un genre qui semblait un peu tombé en désuétude (au moins en ce qui concerne la couverture médiatique). N’en déplaise à Coldplay et Muse, les groupes anglais sont toujours capables de sortir de beaux disques pop, sans se vautrer dans des excès de lyrisme et de mièvrerie.
Liste des chansons :
- Don’t go changin’ *
- Chinese Whispers
- Let it go
- Torn Between Two *
- Nightmare Day
- Promise not to tell *
- How Long
- The Ragman
- Everyday Heroes
- Lost Soul
- Wondering
- Last night on Earth
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