BLOC PARTY – A Weekend In The City

Encore raté

(V2 2007)

Moins de deux ans après leur Silent Alarm qui avait divisé l’opinion, les londoniens de Bloc Party viennent d’accoucher d’un album-concept qui devrait à nouveau être à l’origine de débats houleux.

On s’est souvent désolé ces dernières années de voir des bons groupes se vautrer après un premier album prometteur, Bloc Party avait fait fort en 2005 en produisant le décevant Silent Alarm après une première salve de singles post-punk emballants. Leurs prestations en concert avait par ailleurs achevé de les rendre insupportables. A Weekend In The City est donc l’occasion pour le groupe de Kele Okereke de se rattraper et de justifier pleinement sa flatteuse réputation.

On se rend assez vite compte que l’album repose sur le même équilibre que le précédent, avec un changement notable : le son du groupe est devenu plus étoffé. On est loin de la sobriété de Silent Alarm enregistré au Danemark, on traîne plutôt du côté de Los Angeles avec un mur de son clinquant qui n’est pas sans évoquer U2 ou les Killers par moment – ce qu’on fait de pire en termes de rock’n’roll. “

Waiting For The 7.18″ aurait pu figurer sur le récent Sam’s Town des américains tant il est boursouflé, la plupart des ballades sont prévisibles au point qu’on a l’impression de les avoir écrites (“Kreuzberg” qui se veut contemplative est juste interminable, “I Still Remember” sonne comme du rock pour lycéens californiens, “Uniform” s’emballe à mi-chanson en un truc épique digne de Muse). La plupart du temps, elles ne servent que d’espace libre à un batteur excellent certes, mais plutôt bavard (quand il se fait plaisir avec les rythmes chaloupés de “On”, “Where Is Home” entre autres), et s’achèvent en un déluge de larsen systématique.

Rien n’est vraiment surprenant dans ce A Weekend In The City si ce n’est le fait que Bloc Party ont décidé de se muer en groupe de stade. A l’image du morceau “Song For Clay (Disappear Here)”, qui doit beaucoup à “New Born” de Muse, ou de “Where Is Home” où de nombreux effets spéciaux font office de cache-misère, le groupe de Kele Okereke fait ce qu’il peut pour masquer son manque d’inspiration. Parfois la solution consiste à ressortit des vieilles formules, comme pour “Hunting For Witches” qui est une photocopie d'”Helicopter”, un des meilleurs morceaux du premier album. C’est pas mal mais ça sent le réchauffé…

Le single “The Prayer”, avec ses chœurs indiens, sa rythmique tribale et ses synthés eighties, est remarquable par la quasi-absence de guitare qu’il contient (hormis évidemment le solo de service en fin de chanson) et l’ennui qu’il génère. C’est ici que le concept fait son apparition : A Weekend In The City est censé traiter de la vie citadine londonienne avec plusieurs thèmes forts (attentats, homosexualité, immigration, drogue – un vrai programme électoral). Or, la chronique sociale de Bloc Party n’est guère convaincante, surtout quand elle est desservie par des chansons bancales. Kele Okereke parle de façon ennuyeuse, drôle de façon de boucler la boucle.

On ne doute pas un instant que cet album va connaître un succès massif. On pourrait coller une étiquette sur la pochette “Estampillé FM”. Il devrait bien marcher outre-Manche en tous car le style Bloc Party n’est pas sans évoquer aujourd’hui celui de groupes comme les Doves, le genre de truc qui ne marche qu’au Royaume-Uni sans qu’on sache pourquoi. A Weekend In The City ne vaut pas mieux que le dernier Cooper Temple Clause et réussit à être moins bon que Silent Alarm qui, malgré ses défauts, possédait quelques bons moments. Méfiez-vous des mecs qui vont s’enflammer sur cet album et le faire passer pour ce qu’il n’est pas. Ce sont ces mêmes personnes qui essaient de vous refourguer du Killers ou qui tentent de vous faire croire que la nouvelle scène rock parisienne va changer votre vie…

 

 

Tracklisting

 1. “Song for Clay (Disappear Here)” — 4:52 
 2. “Hunting for Witches” — 3:33
 3. “Waiting for the 7:18” — 4:18
 4. “The Prayer” — 3:46
 5. “Uniform” — 5:35 
 6. “On” — 4:47 
 7. “Where Is Home?” — 4:56
 8. “Kreuzberg” — 5:31
 9. “I Still Remember” — 4:38
10. “Sunday” — 5:04
11. “SRXT” — 4:50

 
  1. Tiens, c’est marrant, ce disque va effectivement diviser puisque je viens à l’instant d’en lire une critique dithyrambique ! Personnellement, je n’ai pas aimé “Silent alarm”, je n’aime pas “The prayer” et cette description d’ “A weekend in the city”, perdu selon toi entre Muse et les Killers, a tout pour me faire dresser les cheveux sur la tête. Encore un super album crasse.

  2. Cet album est effectivement insignifiant… ! le charme du 1er album qui se voulait tranchant  a disparu,  la  voix de Kele est quasi inexistante ! bref à oublier d’urgence ! Je retourne à mon album du moment Cold War Kids !

  3. effectivement ce disque divise : je continue de penser que “A Weekend in the City” est LP de haute tenue. même si Bloc Party a musclé son jeu, Muse et Kasabian sont encore à l’abri dans leur caserne de pompiers, et si on reproche au groupe d’avoir changé de direction, le cas contraire eut aussi été déploré.
    “Song for Clay” doit beaucoup à “New Born” de Muse, mouais. (pour la ligne de basse ?)
    “Hunting for Witches” une photocopie de “Helicopter” et pourquoi pas de  ” Staying Fat”…. on joue à pile à face ?
    mauvaise foi tu dis ?
    là ou je te rejoins par contre c’est que l’album est en deçà du précédent. ceci étant dit çà reste mon album du mois avec Klaxons.

    1. En fait, le premier album de Bloc Party m’avait déjà terriblement emmerdé. Sur la foi de leurs premiers – et excellents – singles, je m’attendais à un truc post-punk sombre un peu plus emballant que le fadasse Silent Alarm, un album mou du genou finalement, brillant sur quelques saillies punk mais globalement décevant… Les voir en concert se faire bouffer par les Rakes m’avait d’ailleurs confirmé ce que je pensais d’eux.

      J’espérais un retour en grâce de la part du groupe, j’ai vu Bloc Party développer son visage que j’apprécie le moins… tant pis! Je me passerai très bien d’eux.

      Sinon, la comparaison avec Muse porte sur la structure de la chanson : la chanson ouvre l’album de façon lente avec un lyrisme forcé avant d’accélérer progressivement (une rupture tranquille serais-je tenté de dire) avec l’arrivée d’un gros riff qui tourne. Bof.

      Par ailleurs, en réécoutant “Staying Fat” je dois avouer que tu as raison à 200%. Quand j’ai entendu “Hunting For Witches” la première fois j’ai trouvé que ça sentait le réchauffé mais j’arrivais pas à remettre le morceau en question… Bloc Party serait-il un groupe à formule? En tous cas, le problème ne vient pas du fait qu’ils changent de direction, il vient qu’ils en empruntent une mauvaise (à mon goût)…

  4. si je comprends bien tu déplores l’accent mis sur l’emballage aérosynthétique emphatique du nouveau LP, alors que tu préférerais que le son soit plus organique, plus brut, plus punk ou post-punk.

  5. je trouve cette critique triste… 🙁

    Cet album n’est pas si terrible. Au contraire, il est un album à fouiller comme l’était le premier. Je pense.

    Enfin surtout, je voulais revenir sur la conclusion: oui, il y a une scéne parisienne rock qui monte, qui monte. Et si tu ne le vois pas, c’est que tu n’es pas au bon endroit au bon moment.

    J’espere que tu as squatté la flèche d’or mercredi dernier (ou les deux d’avant), que tu as vu ce qui s’est passé. Du Sebastien Sculler, du Overhead, du Landscape, du Syd Matters, du New Pretoria en veux tu en voilà!

    😉

    1. Quand je parle de nouvelle scène rock parisienne, je parle de ces groupes que Rock&Folk – qui, malgré tous ses défauts, reste le seul journal rock qui ressemble à quelque chose en France – essaie de nous vendre depuis quelques mois avec une certaine ferveur. J’ai demandé à voir et entendre avant de critiquer, je suis allé voir les Naast et les Shades, c’était pas mal mais il n’y avait pas de quoi se taper le cul par terre.
      Le gros problème de ces mecs pour moi, c’est leur voix qui sonne très jeune (et leur textes en français parfois ineptes), sinon côté son, ça tient la route. Après, Sebastien Schuller, Syd Matters, c’est pas des jeunes premiers non plus et pas franchement rock’n’roll.
      Pour en revenir au Bloc Party, je l’ai assez écouté pour savoir qu’il va sagement dormir quelques années sur mon étagère. comme le premier d’ailleurs… (par contre rien ne m’empêchera d’écouter à nouveau leurs tous premiers maxis et singles produits par Paul Epworth que je recommande particulièrement)

  6. pfffff c’est impressionant ce que les gens peuvent critiquer facilement.. La comparaison a Muse sans etre absolument fausse, je vois vraiment pas ce qu’elle a de dégradant..

    A croire que par les temps qui courent la musique se doit forcément d’etre post-punky-dark j’sais pas trop quoi new wave de la mort qui tue pour etre digne d’etre écoutée !

     Pour ma part une très bonne premiere partie d’album avec des titres comme Hunting for Witches, waiting for the 7.18 et Uniform et une deuxieme partie un peu en deça de Silent Alarm ( qui je le pense toujours et le maintiendrai meme sous la torture est un album très bon dans sa totalité ) .

    Quand a la performance scénique des Bloc Party, j’ai eu la chance d’aller les voir au Zénith et j’ai vraiment pas été déçu!

    J’ai l’impression que c’est une constante récurrente ces derniers temps dans la blogoshpère, pour etre blogotiquement correct faut forcément etre le rabat-joie de base et sa commence à me souler quand je vois des mecs balancer allegrement sur des artistes. Des artistes qui malgré tout font de la musique au moins correcte, si ce n’est plus après les gouts et les couleurs hein ^^.

    1. Je n’ai pas attendu cet album pour dire que Bloc Party n’était pas ma tasse de thé. Ce qui m’énerve avec ce groupe, c’est qu’ils ont commencé avec des singles exceptionnels, ensuite ils ont sorti Silent Alarm, beaucoup moins bon, et ce A Weekend In The City où ils s’égarent à nouveau et tentent désormais de faire dans l’épate…

      Mais bon, faut pas s’inquiéter pour eux, avec la couverture de presse dont ils bénéficient, la campagne de pub de leur label, ils ne risquent rien. L’album sera numéro 1 en Angleterre la semaine prochaine, et tout le monde sera content.
      Si on est rabat-joie, c’est qu’on estime qu’il y a des groupes bien meilleurs que Bloc Party – et moins opportunistes – qui mériteraient qu’on parle plus d’eux (ce qu’on fait ici d’ailleurs : sur plus de 250 chroniques, 11 sont classées dans la catégorie “Poubelle”… on peut pas dire qu’on a tendance à casser).

  7. Comme quoi, ça dépend des attentes. Bloc Party, dans leur premier, et encore plus dans leur deuxième prennent la direction (honnie et boursouflée donc) qui me sied en ce qui me concerne. Faut juste croire qu’elle n’est pas assez “hype” pour convenir à tous.
    Fait chier, je suis plus à la page moi.
    Je retourne essayer de choper un CD qui en jette, que je ferais jouer très fort en ouvrant la fenêtre et j’écouterais Bloc Party caché dans mes chiottes.
    C’est bon la honte.

    1. Bloc Party est le groupe le plus hype du moment.

      Affiches géantes dans le métro, single qui passe en boucle sur les radios “indé”, adoubement général de la presse (4 étoiles dans Rock&Folk, 8/10 dans le NME, sans parler de Q, Mojo, Rolling Stone et les Inrocks…), ventes dépassant toutes les espérances (le groupe est entré dans le top 20 aux USA, ce qui est assez rare pour un groupe anglais)…

      Si t’aimes les gros trucs consensuels ce disque est pour toi. Ce truc est lisse, convenu, et possède un son parfait pour passer en FM entre Placebo et U2. Le fameux son “pop-rock”. Je préfère les mecs qui font du rock’n’roll (ou de la pop indé ou ce des trucs planants, peu importe) sans concession et qui ont pour unique ambition d’écrire les meilleures chansons possibles.

  8. T’es qu’une merde qui pu de la bite. Fait de la sic et bouffe toi le cul en même temps petit joueur de triangle de merde. Le jour où tu parviendra à écrire quelque chose de bon on respectera tes écrits (bcp trop douteux pour le moment, tu prend pas assez de romilar). La chiasse que tu déverse est insupportable à lire mais j’ai tenu à faire l’effort pour te dire à quel point tu me dégoutte tant tu n’a rien inventé au niveau de la critic rock. Relis la bio de Derogatis sur Lester Bang, tu serait que ce dernier à toujours dit à ses disciples de créer et pas de copier sur lui. Alors au lieu de faire ta pédale mal baisé, tu peux admettre que tu kiff cet album, personne t’en voudra. Faut assumer ses choix. Leur premier album a eu le malheur de faire réfléchir des connards pseudo amateur de vin blanc des banlieues chicos de paris sur le rock alors qu’ils n’en connaissent pas un minuscule petit bout. Si Eudline se met à brouter la cramouille d’une pouf de la star Ac alors tout bon rock critic que tu es doit le faire avec la grosse de la nouvelle star. Bravo ! T’en parle de cette album des bloc party et tant mieux. On s’en voudrait de ne pas pouvoir lire ton vomi insipide. Bloc Party fait de la sic qui s’écoute, c’est déjà ça. Si on cherche dans tes archives musicales (qui doivent se limiter aux albums préférés de Lester Bang et autre John Landau), on pourra très certainement se marrer à voir combien ton esprit créatif se réduit à la simple reproduction de schéma pré-établis par les inventeur du genre littéraire dont tu pense faire partie. Je t’ai tout mis, fais en ce que tu veux.

  9. Ah la la Bod! C’est marrant comment une personne peut perdre toute crédibilité dans un message écrit. Je suis vraiment admiratif de ton vocabulaire et de ta prestance orthographique dans ce message. Honnêtement, la culture passe aussi par l’aprentissage de sa langue maternelle et apparemment, tu as raté des cours. Enfin bon…

    Personnellement je ne partage pas tous les goûts de Eric dont je lis régulièrement le blog mais je n’irais pas lui dire espèce de bouseux ou autres inepties.Certains devraient apprendre l’ouverture d’esprit et savoir qu’une critique est toujours subjective. Donc si vous n’êtes pas content et que vous voulez entendre des critiques qui vont dans votre sens, allez voir ailleurs. Mais honnêtement quel est l’intérêt d’entendre des gens penser la même chose que soit à part pour se faire de l’autosatisfaction.

    A bon entendeur.

  10. Bod j’apprécie ta façon de juger les personnes. Tu es vraiment très fort pour deviner la personnalité d’une personne cachée derrière un pseudo.

    Donc je m’appelle shrees et personnellement j ai 21ans, comme ça tu pourras rigoler sur mon âge, je suis sur que ça te feras plaisir. J’estime pourtant avoir une bonne culture musicale mais il est vrai cela aussi est subjectif. Le fait de bien écrire est juste une marque de crédibilité donc forcément je suis plus ouvert à ton deuxième message. Cependant tu parles de “penseurs du rock”. Relis ton message et tu comprendras que c’est ce que tu fais tout le long.

    Par contre je ne suis pas d’accord Eric lorsqu’il dit que la musique n’est pas faite pour divertir. D’ailleurs tu le précises ligne d’après : “c’est fait pour provoquer des émotions “. Si ça te divertis ça te procure des émotions, CQFD.

    Et enfin, pour terminer, oui j’écoute de la musique de mauvaise qualité, je n’en ai pas honte, je le revendique même. Si cette musique me touche tant mieux pour moi (enfin je n’allumerais pas la radio pour autant, ça me fait trop peur). Voila j’aurais plein d’autres choses à dire mais malheureusement, je n’ai pas trop le temps.

  11. Je suis ravi de voir qu’il y en a pour répondre. Faudrait voir à être ouvert d’esprit selon certain. Ces mêmes gens veulent donner des cours de prose. Ok. Pourquoi pas. Alors messieurs “je maîtrise le français, ma langue maternelle” vous devriez savoir que si vous voulez être le plus juste possible il faut commencer sa critique par “je pense…” parce qu’à lire celle-ci (déjà lu mille fois) on à l’impression que monsieur détient la vérité. Je suis d’accord avec l’autre (sans nom) qui nous dit que la sic est personnel et tout jugement reste subjectif.

    Je ne savais pas que ce blog était réservé à une bande de copains du lycée (promotion 1992). J’aurai pris plus de pincettes pour m’adresser à des “peace and love” bien éduqué.

     

    Quand il corrige par un commentaire court mais précis (cédant lui aussi aux appels mielleux de la vulgarité que vous semblez apprécier sans difficulté), on perçoit comme une gêne d’avoir vu son travail de plusieurs nuits et d’un professionnalisme limité (certainement tout autant que mon vocabulaire monsieur sans nom) attaqué de front par un abruti passionné par une musique découverte par hasard et qui avait le mérite à l’époque d’accompagner (et qui accompagne toujours) un certain état d’esprit. Vous me reprochez ma grossièreté. Ok. C’est vrai que je suis grossier mais je ne peux pas laisser quiconque qualifier mon style “d’anal” (le “sans doute….” en fin de commentaire est inutile à moins que tu en sois encore à te poser des questions quant à ton orientation sexuelle ou sur la possibilité d’introduire un quelconque objet dans ton anus sans douleur ; cheminement nécessaire pour tout adolescents boutonneux en grande difficulté devant toute représentante de la gente féminine). Et puis après tout pourquoi mon style ne serait pas anal. Vous voudriez que j’exprime mon intérêt pour ce groupe ou un autre de la façon suivante :

    Bonjour, je suis ravi de donner mon avis à propos de cet album. Je dois reconnaître la qualité d’écriture de ce critic musical tout en lui demandant pardon de me trouver en parfait désaccord avec son analyse. J’apprécie cet album (ou galette pour reprendre votre expression si bien trouvée).

    Franchement, un commentaire comme celui-ci ne pourrait être qu’une insulte à votre travail de critique. Si le but est de papotter comme des politiciens sur la sic alors ok, mes commentaires seront mielleux. Mais ça n’en vaudra pas la peine.  Les groupes que vous admirez sont connus pour leur tempérament et leur capacité à surprendre. Ils ne font aucun compromis et produisent des chefs d’oeuvres. Leur talent est véritable et nous pouvons que agenouiller devant eux pff…….. C’est de la musique et c’est tout. Elle ne sert pas à déclencher une guerre ni à en stopper. Elle doit nous divertir. Elle me divertie. Je ne pensais pas vous choquer, les filles, en exprimant ainsi mon désaccord.

    Alors, je sais, vous allez dire :
    c’est pas un chef d’oeuvre ton commentaire et si tu veux être cool tu vas arrêter de nous écrire. Tu nous fais chier avec ton avis de merde et on n’aime pas les connards qui n’ont que deux mots de vocabulaires. Alors t’es gentil tu nous lache.
    Et puis arrête d’écrire, on voit bien que t’as du mal……
    (Je vous donne le début vous pourrez finir même si je suis sur que vous allez trouver mieux).

    Moi aussi j’assume mes choix et mes mots et peu importe qu’il te soit déplaisant, j’aime trop la sic pour essayer d’avoir un avis tranché sur la question. J’apprécie votre style “je suis pas vulgaire comme un camionneur, juste grossier comme une plastiscine bien stringé dans son slim chicos”. A quand le grand débat face au français sur la place du rock dans notre civilisation et son incidence sur les comportements adolescents et préadolescents dans une société banlieurisée comme la notre. Vous êtes des penseurs les mecs. Les penseurs du rock. Waouh ça claque, c’est puissant ça. Allez les esthètes je vous laisse vous masturber les neurones avec votre génie créatif et vous assure de ma considération la plus distingué qui soit.

    1. Ecoute mec, quand je vois un type débouler en ouvrant sur : “T’es qu’une merde qui pu de la bite. Fait de la sic et bouffe toi le cul en même temps petit joueur de triangle de merde”, que le truc est à moitié lisible à cause des fautes d’orthographe et que ce même type me la joue groupie de Bloc Party détentrice de Vérité, j’ai pas spécialement envie de discuter.

      T’as l’air d’avoir été offusqué qu’on crache sur ton écriture “rock”. Tu nous fait du sous-Ungemuth de comptoir en plaçant ton quota de mots d’argot à chaque phrase. C’est scolaire et vain.

      T’aimerais croire que tu choques? Le problème c’est que tes belles formules cachent le vide de ton propos… et puis j’en ai marre des mecs qui se prennent pour des rebelles ultimes… ça me gonfle.Tu me dis que t’aimes “trop la sic” et tu veux que les disques soient divertissants, pfff… La musique est un art (mineur certes, mais quand même), c’est pas fait pour divertir, c’est fait pour provoquer des émotions, essayer de remuer les gens en apportant un regard différent sur le monde. Et pas besoin de faire de la protest-song ou de se prendre la tête pour faire ça : le rock est un truc sexuel, une pulsation, un truc qui vient des tripes, pas du cerveau. Trois accords et bang. Tous tes groupes préférés l’ont compris. Quand ils montent sur scène, c’est par pour faire du “divertissement” (quand ils le font, c’est qu’ils ont définitivement basculé du mauvais côté).

      Si t’aimes trop la musique, c’est que tu la ressens dans tes tripes, c’est que c’est un besoin vital. Alors, si tu veux du divertissement, achète-toi une télé pour mater TF1, lis du Marc Levy, voir des films popcorn à la sauce Hollywood, un défilé de majorettes ou un spectacle des très subversifs Chevalier & Laspalès mais me parle pas de rock’n’roll. Le divertissement c’est ce qu’il y a de pire. J’imagine que tu te “divertis” quand tu couches avec ta copine ou quand tu écris cette prose enflammée…

      Si t’aimes Bloc Party, que leur album te prends aux tripes, qu’il t’a sauvé du suicide ou t’a redonné foi en la musique, dis-le et explique-moi pourquoi tu penses que j’ai tort, et on en discutera. C’est le principe ici, tu seras toujours bien reçu. Evite les formules d’épate et le bla-bla inutile cette fois-ci s’il te plaît.

  12. Je reviens une dernière fois pour mettre un point final à ma participation à cette discussion. Non pas que je me défile mais il va falloir retourner au monde professionnel (il le faut bien pour faire vivre nos passions). Je mes de côté l’argot car il est vrai que sa devient très vite ennuyant. Je vais faire vite en te donnant les raisons qui me poussent à apprécier cet album et, j’en suis sûr, ne vont pas te paraître très convaincantes. 

     

    Je suis un consommateur amateur de musique. C’est triste à dire mais c’est la plus simple des vérités. Je ne suis pas journaliste, ni même un professionnel de la musique. Par conséquent l’achat d’un album est le résultat d’une longue réflexion. Le jugement que je peux en avoir sera dès lors entier et sans compromis (attitude vénale mais c’est plus fort que moi). Je ne m’attarde pas sur le côté technique tant les émotions n’ont que faire de cet aspect et lui préfère nettement l’esthétique générale des compositions.

     

    Mon premier et peut-être mon seul argument est que cet album est audible. Bien entendu c’est l’argument le plus neuneu qui soit mais peu importe. Les émotions se manifestent par des canaux bien mystérieux. J’accorde beaucoup de crédit à un groupe qui privilégie une voix lead puissante, des mélodies vibrantes et, par-dessus tout, une rythmique agressive et omniprésente (groovy c’est encore mieux). Je suis d’accord avec toi et l’ensemble de ton paragraphe sur les émotions générées par la musique. Cet album me plaît. Toutes les raisons que tu énonces dans ta critique, concernant la voix du leader et leur son, me paraissent justifiées. Mais plutôt que d’y voir des reproches, je les qualifie de bons points (les émotions ne se commande pas). Le seul point sur lequel je te rejoins entièrement est le suivant : ils ne sont pas très bon en concert. Pour les avoir vu aux Eurocks, j’admets que leur énergie fut quelque peu inexistante. Sur scène, la musique pourrait être autrement plus rageante de par la présence du groupe et leur aura (le concert fut décevant).

     

    Je laisse de côté la notion de « pulsion sexuelle » car j’avoue avoir toujours eu du mal à en cerner les fondements. De plus je trouve cette idée trop réductrice vis-à-vis de la créativité des groupes de rock.  

     

    Je suis très certainement une petite groupie, bien que je ne sois véritablement intolérable que sur Sigur ros et Queen (les premiers parce qu’ils ont produit les plus belles symphonies contemporaines à mon sens, véritable « usines » d’émotions pures et intenses, et les second parce qu’ils m’accompagnent depuis que j’ai dix ans et ce n’est pas à vous que j’expliquerais combien il est difficile de se séparer d’un groupe qui nous a aidé pour des raisons inconnues à traverser toute notre adolescence).  Mais cet album, à mon avis est bon (tu m’as demandé de le dire clairement et j’espère être suffisamment compréhensible).

     

    Mon écriture est arrogante et prétentieuse sans aucun doute. Mon attitude « rebelle ultime » selon toi se manifesterais par l’emploi d’une écriture rock  tout à fait illisible. Tu me reproches de qualifier le rock et ce groupe de divertissant et, enfin tu pointes du doigt mon manque de rigueur orthographique (je n’ai aucune excuse) et le mauvais usage que je fais de ma langue maternelle.

     

    Tous les dictionnaires te donneront la même définition au mot « divertissement » et reprendront les mêmes termes : égayer ou encore amuser. D’autre iront même jusqu’à te préciser qu’un divertissement est une composition musicale destinée à être joué en pleine air. Assimiler le « divertissement » à TF1 et M6, comme tu le fais, simplement par ce que ces deux chaînes de télévision se sont décrites comme divertissantes me semble trop limité. La culture de masse, populaire et généraliste dispensé par ces médias peut être qualifiée de merdique mais le divertissement ne doit pas se voir infliger une connotation péjorative par une assimilation régressive du terme.

     

    On retrouve à plusieurs reprises dans tes commentaires le dégoût pour le tapage fait autour du groupe. Les émotions ne naissent pas en fonction de la couverture médiatique d’un album, auquel cas les émotions ne sont plus vraiment sincères. Le prix que l’on paye peut au moins nous permettre d’être sincère. Il est de bon temps de refuser tout ce qui bénéficie d’une grande écoute par toutes les voix médiatiques connues parce que, soit disant, c’est divertissant. Voilà une attitude rebelle bien connue.

     

    Ma génération ne peut pas cracher dans la soupe aussi facilement. C’est indécent. Comment aurait on connu des génies comme Jimi Hendrix, Clapton, Young (et même le Crosby, Still, Nash and Young), et plus généralement les Stones, les Beattles, Dylan et autres si les médias n’en avaient pas fait la promotion. Aujourd’hui les Stones, les Beattles et les Who bénéficient d’un capital sympathie important auprès des médias qui n’hésitent pas à rediffuser en toutes occasions leurs hits. Quand ces papys rock reviennent sur le devant de la scène pour nous présenter leurs nouvelles productions, nous leurs déroulons le tapis rouge après avoir estimé leur rondelle de « pas franchement révolutionnaire mais ayant le mérite de nous rappeler le bon temps (que nous n’avons même pas vécu) ».

     

    J’ai mis le CD, puis le casque sur mes oreilles et j’ai appuyé sur play. Voilà tout. J’ai fait abstraction de tout ce que j’ai pu entendre et voir autour de moi et j’ai laissé la musique agir. Les préjugés ont été bannis (avec l’aide de quelques produits « de la terre ») et les émotions sont survenues sans ordre, dans une incohérence complète. Je ne recherche pas l’ordre, loin de là, mais le feux d’artifice (c’est exagéré je l’avoue) qui ma prit aux tripes à l’écoute de cet album m’est tout à fait salutaire (ne tant fait pas je ne suis pas au bord du suicide et mon message « argotique » n’est en rien un appel à l’aide).

     

    Voilà, je n’ai pas tout dit mais le principal est là. Je ne manquerais pas de venir jeter un coup d’œil de temps à autres pour voir ce qui s’y dit (c’est promis je n’écrirais plus ah la la).

     

    Cordialement.

     

    1. Merci d’avoir pris le temps d’écrire cette bafouille qui est – franchement – autrement plus intéressante que tes premières interventions. On va enfin pouvoir discuter (moi, perso j’ai tout le temps, j’ai pas de boulot).

      Personnellement, je n’écoute pas le rock pour m’égayer ou m’amuser, sauf dans certains cas. Certains groupes donnent envie de danser, de rigoler, de délirer – je pense là à des trucs comme les Datsuns, Electric 6 ou des trucs dingues comme les B.O. kitsch de films de cul des années 70 avec des grosses basses et des trompettes. Ca c’est du divertissement, ca fait rigoler, ca égaye. C’est comme regarder une connerie à la télé.

      Ce que je recherche dans la musique et le rock en particulier, c’est un truc qui va me prendre aux tripes, quelque chose d’irréel qui va créer en moi des émotions intenses, qui peut me pousser à faire des actes insensés et remettre en question mon mode de pensée. On est plus dans le divertissement.

      On connaît tous des moments de lose, de solitude, et une chanson vient nous sauver et nous redonner foi en plein de choses par sa beauté estomaquante. C’est pour ces moments là que j’écoute du rock, quand il y une espèce de transcendance, un truc mystique. On a tous des dizaines de moments comme ça en mémoire, où une chanson nous a pétrifié par sa beauté. Ca arrive, de temps en temps, mais c’est pas cet album de Bloc Party qui va me le permettre. Une affaire de goût sans doute (pourtant leurs premiers singles étaient putain de bons).

      Bref, trève de poésie de comptoir, je voudrais juste revenir sur la médiatisation des groupes. Ce qui m’emmerde avec Bloc Party, c’est qu’on les voit partout, alors qu’à mes yeux ils ne sont pas le groupe en activité le plus intéressant , loin de là. Qu’un bon groupe fasse la une des journaux, je m’en réjouis : il faut populariser la bonne musique (c’est d’ailleurs pour ça que j’ai – modestement – crée ce site). J’étais content quand les White Stripes étaient partout, ou quand la généraliste BBC Radio 1 passait “Can’t Stand Me Now” des Libertines en boucle (j’habitais en Angleterre à l’époque). Si je suis arrivé au rock par Blur et Oasis quand j’étais lycéen, c’est parce qu’on les entendait partout, ça ne m’empêche pas d’aimer Blur, Gorillaz (très médiatisé aussi) ou le récent The Good, The Bad & The Queen d’Albarn.Il y a des groupes que je trouve meilleurs que Bloc Party et dont on entend jamais parler (va à Jussieu Musique à Paris, on peut y trouver l’extraordinaire premier album de Black Wire à 3€ en six exemplaires, tu verras de quoi je parle).

      On parle encore aujourd’hui des Stones, des Beatles, des Who qui étaient présents dans les médias, mais qui encore parle de Herman’s Hermits, de Gerry & The Pacemakers, ou des Hollies? Ces mecs avaient un succès monstre à l’époque (des numéros un à gogo des deux cotés de l’Atlantique, bien plus que les Who ou que Cream) et bénéficiaient d’une importante couverture médiatique, je suis curieux de savoir combien de unes de magazine ils ont fait ces 20 dernières années (au débotté, je dirais zéro). Ils n’ont pas changé la vie de grand-monde, les gens s’en rappellent pour une ou deux chansons gentilles, mais infiniment moins traumatisantes que “My Generation”, “Purple Haze” ou “Desolation Row”.

      Je ne pense pas que A Weekend In The City contienne une chanson de cette envergure, mais je ne demande qu’à être contredit (en fait je crois même que j’adore ça).

  13. Je sais que tu adores être contredit mais je viens de relire ta chronique et de la comparer à la mienne : sans plagiat aucun, elles se ressemblent étrangement… Bref, nous avons bien écouté le même disque !

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