The SOFT MACHINE – Love Makes Sweet Music

Débuts psychédéliques

(Polydor 1967)

Les années soixante sont fascinantes, peuplées de personnages colorés et excentriques, de disques insurpassables, de rencontres explosives.

De toutes ces histoires, celle de Soft Machine est une des plus intéressantes car elle possède les ingrédients cités plus haut. A ses débuts le groupe était un quatuor, mené par Daevid Allen, beatnik australien exilé en Angleterre au début des années soixante. A cette époque, Allen logeait à Canterbury chez les Wyatt, qui tenaient une pension de famille, et impressionna leur jeune fils Robert au point d’en devenir son mentor, son héros. Sous sa férule Wyatt décida d’apprendre la batterie et ils montèrent divers groupe ensemble, souvent avec Hugh Hopper, un ami de Robert, souvent dans un registre jazz.

En 1966, un de ces projets perça et devint l’une des coqueluches de l’underground psychédélique londonien. The Soft Machine était alors composé d’Allen à la guitare, de Kevin Ayers à la basse, Mike Ratledge au clavier et de Wyatt à la batterie. Tous les membres du groupe chantaient (à l’exception de Ratledge) des chansons pop pour la plupart composées par Ayers, Allen… et Hugh Hopper  qui gravitait déjà autour du groupe sans en faire partie. Cette troupe, qui  jouait régulièrement à l’UFO Club avec d’autres groupes psychédéliques tels que Tomorrow ou Pink Floyd, enregistra plusieurs démos, qu’aucun label ne désira publier à l’exception d’un single.

Sorti en février 1967, soit un mois avant “Arnold Layne” de Pink Floyd, “Love Makes Sweet Music” est la première manifestation discographique de l’underground londonien des années 60. Les deux morceaux qui composent ce single sont composés par Kevin Ayers. La face A est produite par Chas Chandler, ex-bassiste des Animals qui venait de se reconvertir en manager depuis qu’il avait découvert Jimi Hendrix. C’est un titre véritablement pop guilleret, chanté par Robert Wyatt, et sur lequel Ayers tient de façon exceptionnelle la guitare. La face B est un monument d’étrangeté, une comptine horrifique où Kevin Ayers joue au croque-mitaine de sa voix grave. Enregistré par le génial Kim Fowley qui rôdait du côté de Londres à cette époque, ce titre fait partie des morceaux les plus barrés de cette année 1967 (qui en comptait pourtant pas mal, de “Defecting Grey” à “Madman Running Through the Fields”).

Peu après le départ forcé d’Allen – bloqué en France pour une histoire de visas – le groupe persista en trio et s’éloigna petit à petit de cette approche pop concise. Il persiste des traces du Soft Machine psyché sur son premier album (Volume One) et surtout sur la compilation des premières démos, exhumée en 1972 par BYG sous le nom Faces And Places Vol. 7 et plus connue aujourd’hui sous le nom Jet Propelled Photographs. Dès 1968 le groupe se tourna vers le jazz, avec succès d’abord (Volume 2, Third), avant de se diluer complètement dans des performances instrumentales éprouvantes. L’esprit du Soft Machine de 1967, aventureux et bouffon à la fois, a néanmoins survécu dans l’œuvre solo de Kevin Ayers et surtout le Gong de Daevid Allen.

 

 

Tracklisting :

Face A : Love Makes Sweet Music *
Face B : Feelin’ Reelin’ Squeelin’ *

 

Vidéos :

“Love Makes Sweet Music”

 
“Reelin’ Feelin’ Squeelin'”
 
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2 Commentaires
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pukehontas
Invité
pukehontas
2 février 2012 3 h 46 min

Bonsoir! 

Chouette chronique, merci à vous et bonne continuation! 

Je ne voudrais pô chipoter mais il y a une coquille (sous la pochette ,  un “s” de trop à Love ) . 

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